Dans une déclaration publiée lundi, le général Khalfan a révélé qu'un nouveau suspect, le 27e, avait été identifié. Le chef de la police de Dubaï a affirmé, hier, que toutes les personnes suspectées dans le meurtre du cadre du Hamas, Mahmoud al-Mabhouh, avaient regagné Israël, rendant ainsi, selon lui, leur arrestation improbable. «Je suis sûr que tous les suspects sont en Israël», a déclaré à la presse le à Abou Dhabi le général Dhahi Khalfan, dont les services accusent le Mossad, le service de renseignement israélien, de l'assassinat de Mabhouh, retrouvé mort le 20 janvier dans sa chambre d'hôtel à Dubaï. «S'ils restent en Israël, ils ne seront pas arrêtés, mais ils finiront par quitter le pays et (le) seront», a indiqué le général Khalfan. «Quand Israël a un conflit, qu'il le règle chez lui et non chez nous», a encore dit le chef de la police de Dubaï. Selon la police de Dubaï, après le meurtre, les suspects avaient quitté la ville-Emirat vers de nombreuses destinations européennes et asiatiques. Les responsables israéliens affirment que rien ne prouve l'implication du Mossad, même si les médias de l'Etat hébreu laissent clairement entendre qu'il est bien responsable de ce crime. Dans une déclaration publiée hier, le général Khalfan a révélé qu'un nouveau suspect, le 27e, avait été identifié. Le responsable, cité par le quotidien Al-Khaleej, n'a pas révélé l'identité du suspect, disant seulement qu'il était porteur d'un passeport européen. La police de Dubaï a déjà publié une liste de 26 suspects porteurs, selon elle, de vrais faux passeports (12 Britanniques, six Irlandais, quatre Français, trois Australiens et un Allemand), avec leurs photographies, indiquant que les passeports étaient authentiques et que les suspects en avaient fait une utilisation frauduleuse par usurpation d'identité. Le chef de la police a affirmé en outre que, suite à cette histoire de vrais faux passeports, les contrôles des passeports seraient plus stricts pour les Européens qui peuvent entrer, sans visa, aux Emirats arabes unis. «Nous allons mieux contrôler mais pas créer des complications pour les Européens». Dans une déclaration au quotidien Al-Bayane, il a indiqué en outre que ses services étaient en train de remonter la piste des cartes de crédit utilisées par les membres du commando. Selon la police, 14 cartes émises par la banque américaine Meta Bank ont été utilisées. La police de Dubaï avait indiqué dimanche que les meurtriers de Mabhouh avaient utilisé une drogue pour le paralyser avant de l'étouffer. Elle avait ajouté que l'un des deux Palestiniens extradés par la Jordanie et interrogé à Dubaï était accusé d'avoir fourni «une aide logistique» aux membres du commando. Le général Khalfan a répété hier que le Hamas aurait dû protégé son cadre et «prévenir toute fuite d'informations» concernant ses déplacements. Dans sa déclaration à Al-Khaleej, le général Khalfan a par ailleurs qualifié Israël d'«Etat hors la loi» qui n'a pas hésité à «manipuler des passeports» occidentaux, estimant que l'Etat hébreu n'avait pas osé le faire avec des passeports américains. En Israël, le quotidien Haaretz év-oquait hier, dans un commentaire, la nécessité de trouver un «cadre légal pour le Mossad», «seule agence gouvernementale dont les opérations dépendent des décisions d'un seul individu», le Premier ministre, Benjamin Netanyahu. Le commentateur prône un meilleur contrôle sur le Mossad qui s'inspirerait des procédures utilisées pour le Shin Beth, le service de sécurité intérieure. Celles-ci prévoient, notamment une meilleure supervision de la part du cabinet et de la sous-commission de la Défense et des Affaires étrangères du Parlement chargée des services de renseignements et de sécurité. Interrogé à la radio militaire, un ancien chef du Mossad, Danny Yatom, a indiqué ne pas vouloir commenter cette affaire. «Tout ce que je peux dire, c'est que tous les chefs des services de renseignements occidentaux se sont fixé comme objectif de frapper les terroristes qui menacent leurs pays». Mahmoud al-Mabhouh est considéré par Israël comme un maillon essentiel de la contrebande d'armes à destination de la bande de Ghaza contrôlée par le mouvement islamiste palestinien, Hamas.