Les appels se sont multipliés pour que cette transition soit la plus brève possible et pour que la junte restaure les règles démocratiques. Aucun membre de la junte qui a pris le pouvoir au Niger lors du coup d'Etat du 18 février ne se présentera à la prochaine élection présidentielle, dont la date n'a pas été déterminée, a annoncé dimanche soir son chef, Salou Djibo. «Pour assurer une conduite sereine et impartiale de la transition, nous prenons l'engagement qu'aucun membre du Conseil suprême (junte) ou du gouvernement de transition ne sera candidat aux prochaines élections présidentielles» a annoncé le chef d'escadron à la radio d'Etat. Un «Conseil suprême pour la restauration de la démocratie» (Csrd) a renversé le président Mamadou Tandja qui était au pouvoir depuis dix ans et promis la tenue d'élections à l'issue d'une période de transition, dont la durée n'a pas été précisée. «Le Conseil suprême s'engage à restaurer l'ordre constitutionnel dans un délai raisonnable qui sera proposé par le Conseil consultatif», a poursuivi Salou Djibo sur les ondes de la Voix du Sahel. Les appels se sont multipliés au Niger et au sein de la communauté internationale pour que cette transition soit la plus brève possible et pour que la junte restaure les règles démocratiques dans le pays sahélien. «Notre seule ambition est d'accompagner le retour à la démocratie dans notre chère patrie», a assuré dimanche soir Salou Djibo, qui a été proclamé président du Niger la semaine dernière, le temps de la transition, selon le Csrd. Un Premier ministre civil, l'ex-ministre Mahamadou Danda, a également été désigné. Un gouvernement de transition doit être mis en place, ainsi qu'un Conseil consultatif, chargé de travailler à l'avenir du pays. «L'ère des régimes autocratiques est bel et bien révolue dans ce pays qui n'a d'autre vocation que d'être démocratique», a ajouté Salou Djibo dimanche soir. Les militaires putschistes avaient immédiatement suspendu la Constitution controversée d'août 2009 et dissous le gouvernement. Ils ont arrêté M.Tandja ainsi que plusieurs membres de son gouvernement le jour du coup d'Etat qui a eu lieu lors d'un conseil des ministres dans le palais présidentiel. Le Niger, pays pauvre mais aux importantes ressources en uranium, est plongé dans une crise politique depuis que M.Tandja avait décidé de rester au pouvoir grâce à l'adoption d'une nouvelle loi fondamentale en août dernier plutôt que de se retirer en décembre, au terme de deux quinquennats, comme le prévoyait la précédente Constitution. La communauté internationale, qui avait condamné et parfois sanctionné l'action du président déchu, la jugeant anticonstitutionnelle, a largement condamné le coup d'Etat du 18 février. La rue a donné massivement son soutien aux putschistes, estimant qu'ils avaient mis fin à la dérive autocratique de M.Tandja, mais de nombreuses organisations représentant la société civile les ont aussi appelés à restaurer l'ordre démocratique rapidement.