Confier le destin du pays entre les mains des civils après une période transitoire dont la durée n'a pas encore été fixée. La junte militaire au Niger a créé deux conseils de transition. L'un consultatif et l'autre constitutionnel. Composé de 131 membres issus de différents milieux socio-professionnels du pays, le conseil consultatif a pour mission de donner des «avis» sur des textes fondamentaux, dont un avant-projet d'une nouvelle Constitution et de faire des «suggestions», notamment sur la date des prochaines élections ou la mise en place d'une commission électorale. Les partis politiques se sont vus octroyer 20 sièges, et les centrales syndicales en auront 10. Les chefs traditionnels y seront également présents avec 8 sièges, les Forces de défense et de sécurité (6), les ONG de défense des droits de l'Homme (5), ainsi que les associations religieuses et les journalistes avec 4 sièges. Sa première session sera bientôt convoquée. Un conseil Constitutionnel composé de 11 membres a été aussi instauré. Il est chargé du «contrôle de, la régularité, la transparence, la sincérité» du référendum et des élections présidentielles et locales à venir. Les contentieux électoraux et référendaires, la proclamation des résultats définitifs de ces consultations sont parmi ses principales tâches. Un Comité des textes fondamentaux composé de 19 membres a été créé aussi. Placé sous l'autorité de Salou Djibo, le chef de la junte, il est chargé de rédiger une Constitution et un code électoral. Parallèlement à ces créations institutionnelles, les responsables de la junte ont nommé jeudi de nouveaux directeurs d'une vingtaine de sociétés publiques, -notamment la Société nigérienne des dépôts pétroliers (Sonidep), la Société des patrimoines des Eaux du Niger (Spen) et l'Office de radio et télévision du Niger (ORTN, public)-, dont certains responsables ont été arrêtés pour «activités subversives» contre le régime de transition, selon un communiqué du Conseil des ministres nigérien. Des administrateurs ont été désignés enfin pour remplacer les 265 maires des communes du pays dont les mandats ont expiré jeudi. Promettant la démocratie, la junte militaire au Niger, qui a pris le pouvoir le 18 février après un coup d'Etat renversant le président Mamadou Tanja, semble ne ménager aucun effort pour confier le destin du pays entre les mains des civils après une période transitoire dont la durée n'a pas encore été fixée.