Les disparitions forcées, la torture et la détention secrète sont des domaines que les enquêteurs étrangers n'aborderont pas. Pendant que des responsables algériens se trouvent à Genève pour parler de la peine de mort lors des travaux du Conseil de l'ONU des droits de l'homme, cette institution est invitée à s'enquérir de la réalité de certains secteurs dans le pays. De nombreux domaines sont concernés par cette démarche. Des rapporteurs onusiens se rendront tout au long de cette année au pays pour enquêter sur les questions de santé, d'éducation, d'alimentation, du logement et de d'accès à l'eau et à l'assainissement. C'est ce qu'a révélé, avant-hier, le ministre des Affaires étrangères, M.Mourad Medelci depuis Genève. Néanmoins, les rapporteurs en charge des disparitions forcées, de la torture et de la détention secrète ne sont pas autorisés à effectuer de telles missions, a indiqué, hier à la radio, Benchaâ Dani, directeur général des affaires politiques et de la sécurité internationale au ministère des Affaires étrangères. Selon ce responsable, il s'agit de missions d'information mais les autorités suivront les conseils des experts appelés à rédiger des rapports. Le premier rapporteur invité est celui en charge de la violence contre les femmes. Peu de pays ont accepté d'inviter un nombre aussi important de rapporteurs spéciaux de l'ONU en une année, a indiqué Benchaâ Dani. De son côté, le ministre des Affaires étrangères a invité, à Genève, les détenteurs des mandats sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression à visiter l'Algérie durant l'année 2010. Il a appelé le Conseil de l'ONU des droits de l'homme à approfondir sa réflexion sur le vécu humain engendré par l'insatisfaction des droits économiques, sociaux et culturels. Il ajoute que le bilan du Conseil est encourageant lorsqu'il s'agit du dialogue, de coopération et de non-sélectivité qui a présidé à la mise en oeuvre de l'évaluation périodique universelle (EPU). L'Algérie, qui a eu le privilège d'être dans un des premiers groupes de pays soumis à l'EPU en avril 2008, a trouvé dans les recommandations qu'elle a approuvées une source d'inspiration dans la poursuite de son action nationale en faveur des droits de l'homme, a-t-il souligné. Le ministre a indiqué qu'en dépit de la crise financière mondiale, l'indice de développement humain reste encourageant. Le taux de chômage a été ramené à 10,9% et le taux de scolarisation est de 97% alors que le taux de mortalité infantile est de moins de 26 pour 1000 naissances et celui de la mortalité maternelle est tombé en dessous de 88,5 pour 100.000 naissances vivantes. Ces évolutions sont appelées à s'améliorer dans le cadre de la mise en oeuvre du programme 2010-2014. Le ministre n'a pas omis d'assurer les titulaires de ces mandats de la pleine et entière coopération des autorités algériennes pour la réussite de leurs missions respectives en Algérie. Dans son discours, le ministre n'a pas évoqué explicitement la question du Sahara occidental. Il a appelé le Conseil de l'ONU des droits de l'homme à un sérieux examen de conscience sur ce qu'il a entrepris pour améliorer le sort qualifié de dramatique, subi par des populations victimes de l'occupation étrangère et qui sont pourchassées par les forces d'occupation pour avoir simplement revendiqué le droit à l'autodétermination. Pour le ministre, la poursuite de la réflexion institutionnelle sur le fonctionnement et les méthodes de travail du Conseil ne doit pas détourner son attention de l'urgence des tâches qui constituent sa raison d'être, à savoir la prévention des violations des droits de l'homme sur le terrain et la protection des victimes. Le Conseil a-t-il pleinement répondu à l'attente de ces dernières ainsi qu'aux préceptes de l'article 1er du Pacte relatif aux droits civils et politiques et de l'article 1er du Pacte relatif aux droits économiques sociaux et culturels? s'est-il interrogé.