La Chine, la Syrie, la Belgique et même l'Allemagne constituent des réservoirs d'approvisionnement par excellence. Les services portuaires accentuent ces derniers mois les opérations de contrôle sur les importations de tout genre, en particulier les produits cosmétiques. Aux derniers bilans, plus d'une vingtaine de conteneurs, chargés des différentes marques de produits cosmétiques, ont été interdits d'accès au sol algérien via le port d'Oran. Autant d'anomalies ont motivé les interdictions annoncées dont particulièrement les défauts liés à l'indication des pays de fabrication et de provenance, défaut d'étiquetage accompagnant les produits importés, inexistence des dates de fabrication et de péremption et absence des ingrédients composant les produits en question. Il ne s'agit pas là d'une simple supercherie commerciale vu que les prix des marchandises dépassent les 400 milliards de centimes. «Il y a de quoi noyer tous les marchés du pays, de l'ouest à l'est» indique-t-on. Le marché algérien semble constituer un véritable lieu d'écoulement des produits hautement nuisibles à la santé publique. Devancés par les importations des produits alimentaires, les arrivages des produits destinés aux soins de beauté viennent en deuxième place. A Oran, tout comme ailleurs, la demande locale des produits est très forte. Toutes les sources sont bonnes pourvu qu'il y ait une juteuse affaire à réaliser. En effet, les importateurs n'hésitent pas à passer des commandes de quantités importantes auprès des fabricants, souvent méconnus des cercles de l'industrie cosmétique en particulier chez les artisans de la contrefaçon. Vu les tarifs abordables appliqués, la Chine, la Syrie, la Belgique, l'Espagne et même l'Allemagne constituent, ces dernières années, des réservoirs d'approvisionnement par excellence. Les marchés d'Oran sont inondés, les commerces de gros et de demi-gros de Mdina J'dida ne chôment jamais. Les amateurs du commerce informel se multiplient. Tous les points de vente sont envahis au vu et au su de tout le monde. Les structures en charge de ce commerce hautement sensible ont répertorié quelque 5000 commerçants détaillants autorisés, et près de 200 grossistes exerçant dans la légalité. Les infractions commerciales et les affaires de vente de produits contrefaits sont de plus en plus nombreuses. Les parfums Hugo Boss et Chanel, marques les plus ciblées par des artisans méconnus dans le milieu de l'industrie cosmétique, continuent à être proposés au consommateur à des prix subodorant la supercherie. La santé publique est menacée tandis que la complicité et les degrés de responsabilité sont communs. Des importateurs locaux, très conscients de la consommation locale, se mettent de la partie en passant de grosses quantités auprès des industriels étrangers, très aux faits eux aussi, de la forte demande du marché algérien. En chiffres, plus de 13.000 flacons de parfums de contrefaçon ont été saisis après que les analyses effectuées se soient avérées positives.