La Grande-Bretagne comprend les mesures édictées par l'Algérie pour protéger son économie «Franches, amicales et fructueuses». C'est ainsi qu'ont été qualifiées les discussions lors de la quatrième session du Comité algéro-britannique tenue avant-hier entre Abdelkader Messahel et Ivan Lewis, respectivement ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines et ministre d'Etat britannique aux Affaires étrangères. «Amicales», elles l'ont été notamment suite à la dynamique nouvelle insufflée à la coopération bilatérale après la visite du président de la République M.Abdelaziz Bouteflika, en juillet 2006 au Royaume-Uni. «Franches» aussi, car elles se sont illustrées par la compréhension de la partie britannique à l'égard des récentes mesures économiques adoptées et mises en oeuvre par le gouvernement algérien à travers l'adoption de la loi de finances complémentaire 2009 et l'institutionnalisation du crédit documentaire (Credoc). «Fructueuses» enfin, car n'ayant pas manqué d'évoquer l'agenda dense des échanges économiques et de travail caractérisées par la prochaine visite à Londres du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, à la fin du mois de mars courant ainsi que par la réunion du sous-comité économique bilatéral au début du mois d'avril prochain, toujours dans la capitale britannique. Ce sous-comité est coprésidé, rappelle-t-on, par Hamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements. M.Messahel a présenté les nouvelles dispositions économiques, qui sont, souligne-t-on, destinées à «rendre transparente la gestion de la sphère économique et à promouvoir l'investissement générateur d'emplois et de richesses, des mesures qui ne remettent nullement en cause l'ouverture du marché algérien». Cette session a permis aux deux parties de procéder à une «évaluation exhaustive» de la coopération entre les deux pays, notamment dans le domaine de «l'investissement, du partenariat, du commerce, de la formation et de la circulation des biens et des personnes», a précisé à l'APS, une source proche de la délégation algérienne. Les deux délégations ont également évoqué, ajoute la même source, la «question de la circulation des personnes» sous l'angle de l'amélioration des conditions d'entrée et de séjour de leurs ressortissants respectifs dans les deux pays. Les deux parties devront «étudier incessamment des propositions qui seront soumises par les experts des deux pays», précise-t-on. Au chapitre des questions internationales, «les deux délégations ont échangé leurs vues sur les derniers développements qu'a connus le dossier du Sahara occidental». Cet échange a eu lieu à la lumière du triptyque édifiant de «la seconde rencontre informelle entre le Front Polisario et le Royaume du Maroc qui s'est tenue à Armonk (New York), les 10 et 11 février dernier, de la prochaine visite de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU dans la région, l'ambassadeur Christopher Ross, et enfin de l'examen par le Conseil de sécurité, à la fin du mois de mars 2010, du rapport du secrétaire général de l'ONU». Ce dernier point s'est focalisé, précise-t-on, sur la situation des droits de l'Homme au Sahara occidental, «source de préoccupation pour la communauté internationale et qui interpelle aujourd'hui le Conseil de sécurité et le secrétaire général de l'ONU». La même source ajoute que les deux délégations se sont attardées sur le processus onusien de mise en oeuvre du processus légitime à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. Par ailleurs, la situation prévalant dans la région du Sahel a été également au centre des discussions. A ce propos, «une convergence de vue totale s'est dégagée aussi bien sur l'analyse de la situation que sur l'évaluation des menaces et dangers pour la sécurité régionale», indique la source. Celle-ci précise en outre que les deux parties ont souligné «la compétence des pays de la région qui (...) peuvent venir à bout du phénomène terroriste et de ses connexions multiples, notamment le grand banditisme et le trafic de drogue». Un appel souligné a été formulé quant au «respect des résolutions et conventions de l'ONU sur la lutte antiterroriste, dont la résolution 1904 qui condamne et criminalise le versement des rançons aux groupes terroristes». Les discussions se sont élargies d'autre part à la coopération en Méditerranée à travers le projet de l'Union pour la Méditerranée (UPM). Les deux délégations ont convenu que ce cadre de coopération et de partenariat «gagnerait à être renforcé dans l'intérêt des pays de la rive Sud et des pays européens». Elles ont enfin évoqué les relations entre l'Algérie et l'Union européenne dans la perspective de la réunion du Conseil d'association qui se tiendra à Bruxelles à la fin du mois de juin prochain.