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La Grande-Bretagne insiste sur le respect «par tous les pays» de la résolution onusienne 1904 Cette décision condamne et criminalise le versement des rançons aux groupes terroristes
La situation sécuritaire prévalant dans la région du Sahel, qui a été au centre des discussions de la quatrième session du comité bilatéral algéro-britannique, a confirmé la «convergence de vues totale» entre les délégations algérienne et britannique. En effet, mardi dernier à Londres et sous la coprésidence du ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, et du ministre d'Etat britannique aux Affaires étrangères, M. Ivan Lewis, le comité algéro-britannique a partagé la même analyse sur la situation et l'évaluation des menaces et dangers pour la sécurité régionale au Sahel. Les représentants des deux pays ont d'ailleurs souligné à ce sujet «la compétence des pays de la région, qui, en conjuguant leurs efforts à travers une coopération sincère et loyale, peuvent venir à bout du phénomène terroriste et de ses connexions multiples, notamment le grand banditisme et le trafic de drogue». Mais le plus important est que ces deux Etats ont insisté «sur le respect par tous les pays des résolutions et conventions des Nations unies afférentes à la lutte antiterroriste et singulièrement la résolution 1904 qui condamne et criminalise le versement des rançons aux groupes terroristes». La Grande-Bretagne, à l'instar des autres pays signataires des conventions onusiennes, a-t-elle désapprouvé la décision de la France d'obtempérer aux exigences d'El Qaïda pour libérer son otage ? Officiellement aucune déclaration n'a été faite dans ce sens mais l'insistance par la délégation britannique sur le respect «par tous les pays» de la résolution 1904 qui condamne et criminalise le versement des rançons aux groupes terroristes au lendemain de la libération de Pierre Camatte et de quatre terroristes, permet aisément cette lecture. Car il suffit de rappeler que la libération de l'otage français était soumise à deux conditions exigées par El Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) : la relaxation de quatre terroristes détenus par le Mali et le paiement d'une rançon de 5 millions d'euros. Ce qui est d'ordre public, c'est que le Mali a libéré, après un simulacre de procès, les quatre terroristes, dont deux Algériens, sous la pression de la France. Reste maintenant la rançon. A-t-elle été versée ? En constatant le retour en France de Pierre Camatte, il est permis de se poser la question : la France a-t-elle dû satisfaire cette exigence pour que soit libéré son otage ? Si Paris a obtempéré aux exigences d'El Qaïda, qu'en est-il de la fermeté qu'elle prône envers les terroristes ? N'est-ce pas la France qui sans hésitation a inscrit l'Algérie sur la liste noire des pays à risque. Et n'est-ce pas cette même Algérie qui lutte sans relâche contre le terrorisme ? L'affaire de Pierre Camatte vient s'ajouter à tant d'autres affaires qui ont miné les relations algéro-françaises. Et avec l'accumulation des dossiers qui fâchent entre les deux pays, il est peu attendu de voir aboutir le projet de l'Union pour la Méditerranée. A ce sujet justement, il est à préciser que les discussions du comité algéro-britannique se sont élargies à cette coopération en Méditerranée. Et même si les deux délégations ont convenu que ce cadre de coopération et de partenariat «gagnerait à être renforcé dans l'intérêt des pays de la rive sud et des pays européens», il semble que c'est loin d'être gagné. Par ailleurs, le comité bilatéral a procédé à une «évaluation exhaustive» de la coopération entre les deux pays, notamment dans le domaine de l'investissement, du partenariat, du commerce, de la formation et de la circulation des biens et des personnes. M. Messahel a présenté, au cours de cette réunion, les nouvelles dispositions économiques adoptées et mises en œuvre par le gouvernement à travers l'adoption de la loi de finances complémentaire (LFC) et l'institutionnalisation du crédit documentaire (Credoc). La partie britannique a exprimé, pour sa part, sa compréhension à l'égard de ces mesures qui sont destinées à «induire une plus grande transparence dans la gestion de la sphère économique et à promouvoir l'investissement générateur d'emplois et de richesses, des mesures qui ne remettent nullement en cause l'ouverture du marché algérien». Les deux délégations, qui ont évoqué l'agenda économique entre les deux pays, ont noté la visite, à Londres, du ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, à la fin du mois de mars 2010 ainsi que la réunion du sous-comité économique bilatéral au début du mois d'avril prochain également à Londres. Ce sous-comité est co-présidé, rappelle-t-on, par M. Hamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements. Les deux délégations ont également évoqué la question de la circulation des personnes sous l'angle de l'amélioration des conditions d'entrée et de séjour de leurs ressortissants respectifs dans les deux pays. Elles ont convenu d'étudier dans un avenir proche des propositions qui seront soumises par les experts des deux pays. Au chapitre des questions internationales, les deux délégations ont échangé leurs vues sur les derniers développements qu'a connus la uestion du Sahara occidental. Cet échange s'est focalisé sur la situation des droits de l'Homme au Sahara occidental, source de préoccupation pour la communauté internationale et sur le processus onusien de mise en œuvre du droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. Enfin, le comité bilatéral a évoqué les relations entre l'Algérie et l'Union européenne dans la perspective de la réunion du Conseil d'association qui se tiendra à Bruxelles à la fin du mois de juin prochain. H. Y.