Les Occidentaux ont appelé jeudi à de nouvelles sanctions de l'ONU contre l'Iran pour son intransigeance nucléaire, mais la Chine et la Russie ont demandé plus de temps pour que les efforts diplomatiques aboutissent. Lors d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée à l'examen des sanctions déjà en vigueur contre l'Iran, les ambassadeurs des Etats-Unis, de France et de Grande-Bretagne ont déploré que Téhéran n'ait toujours pas satisfait à ses obligations. Le Conseil a déjà adopté cinq résolutions, dont trois assorties de sanctions, pour exiger de l'Iran qu'il suspende ses activités nucléaires sensibles, notamment l'enrichissement de l'uranium. Téhéran les a toutes ignorées. «Etant donné que l'Iran continue à ne pas se plier à ses obligations, notre Conseil doit envisager de nouvelles mesures pour que le gouvernement iranien rende des comptes», a déclaré l'ambassadrice américaine, Susan Rice. Son collègue britannique, Mark Lyall Grant, a affirmé que «de nouvelles mesures démontreraient l'unité de la communauté internationale en faveur d'une résolution diplomatique du problème nucléaire iranien et décourageraient toute action préventive de la part d'autres parties afin de résoudre la question par d'autres moyens». M.Lyall Grant faisait allusion à la possibilité d'une attaque préventive israélienne sur les sites nucléaires iraniens. «Le temps est désormais compté (...), nous n'avons aujourd'hui d'autre choix que de rechercher l'adoption dans les prochaines semaines de nouvelles mesures par le Conseil de sécurité», a affirmé pour sa part l'ambassadeur de France adjoint, Nicolas de Rivière. Mais son homologue chinois, Liu Zhenmin, a affirmé que «les sanctions ne sont pas une fin en soi et ne peuvent d'aucune façon apporter une solution de fond à ce problème». Tout en affirmant l'attachement de Pékin à la double approche (sanctions et négociations) suivie par les six puissances chargées du dossier nucléaire iranien, il a privilégié «les négociations diplomatiques et un règlement pacifique». Et l'ambassadeur de Russie, Vitaly Tchourkine, a estimé que les discussions menées par les cinq membres permanents du Conseil (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et l'Allemagne - avec l'Iran n'ont pas été épuisées.