Six domaines de coopération sont déterminés par Elias Zerhouni qui n'a pas manqué d'aborder des questions diplomatiques. L'envoyé scientifique des Etats-Unis, Elias Zerhouni, n'est pas venu à Alger uniquement pour parler de coopération scientifique. Il a aussi rencontré le ministre d'Etat, représentant spécial du président de la République. Ils ont abordé le dossier concernant le classement de l'Algérie sur une liste de pays dont les résidents font courir un risque à la sécurité des transports aériens. C'est le Dr Elias Zerhouni qui a fourni ces détails lors d'une conférence de presse organisée hier à la faculté de médecine d'Alger en présence de l'ambassadeur américain à Alger, David Pearce. Le Dr Zerhouni a dit qu'il s'est entretenu avec la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, qui l'a assuré que la démarche concernant la liste des pays concernés par ces précautions est d'ordre purement technique. Selon lui, il ne faut y voir aucun signe d'islamophobie. Pour preuve, il ajoute que les Etats-Unis nomment un grand nombre de personnalités musulmanes à des postes de responsabilité. Plus que n'en fait la France, ajoute-t-il. Cela ne l'empêche pas de penser que cette mesure touchant l'Algérie doit être levée et il a bon espoir que ce sera fait. L'ambassadeur des Etats-Unis n'a pas donné sa position sur le sujet. Il préfère mettre l'accent sur le fait que son administration cherche à nouer des liens scientifiques avec l'Algérie car pour lui, les contacts humains sont importants. Sa mission ne s'arrête pas à traiter des questions de sécurité et d'énergie, ajoute-t-il. Pourtant, l'énergie renouvelable est parmi les dossiers de coopération avec l'Algérie qu'Elias Zerhouni est chargé de promouvoir. Cinq autres dossiers lui sont confiés. Il est chargé par le président Obama de venir en Algérie et dans d'autres pays du Maghreb et du Golfe pour discuter des moyens de matérialiser les promesses faites lors de son discours en Egypte sur le dialogue américano-musulman. Un bilan sera effectué sur l'état d'avancement de ce projet avant le premier anniversaire du discours d'Egypte, a dit M.Zerhouni. Les cinq autres dossiers sur lesquels travaille Zerhouni concernent la sécurité alimentaire, la production de l'eau, la santé, le transfert de technologie et le changement climatique auquel il faut s'adapter malgré le manque d'avancée au niveau mondial, a-t-il ajouté. Dans la matinée d'hier, Elias Zerhouni a eu à présenter une conférence devant les étudiants de la faculté de médecine d'Alger comme il a eu des entretiens avec son doyen, Moussa Arrata. Se trouvant dans la capitale depuis deux jours, il a pu avoir le temps de s'entretenir avec les ministres de la Santé et de l'Enseignement supérieur, respectivement Saïd Barkat et Rachid Harraoubia. Ces discussions ont donné lieu à inscrire un autre dossier à son escarcelle qui est celui de la collaboration dans l'enseignement et le jumelage des instituts. Zerhouni souligne qu'il n'a jamais été sollicité auparavant pour transmettre ses connaissances à des Algériens. Il manque un cadre organisé pour cette mission, a-t-il dit. Mais les choses devraient changer. Le doyen de la faculté de médecine a dit qu'au sein de son nouveau bâtiment à Ben Aknoun, il est prévu d'installer une bibliothèque virtuelle pour disposer du fonds documentaire des facultés américaines. Tous ces aspects seront discutés à nouveau en avril prochain à l'occasion de la rencontre scientifique entre les Etats-Unis et le monde musulman, à laquelle participera une délégation algérienne. Zerhouni a insisté sur le fait que sa mission est aussi d'essence diplomatique. C'est ainsi qu'il a pu rencontrer Djamel Ould Abbès, le ministre de la Solidarité, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, pour aborder les possibilités de collaboration avec des scientifiques algériens établis aux Etats-Unis avec leurs homologues qui sont restés dans le pays. Zerhouni a rencontré aussi le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Le conférencier a eu la consigne de ne rien imposer mais de discuter afin d'adapter les objectifs de la politique américaine aux besoins des pays concernés par cette coopération. Il reste à mettre en oeuvre les modalités pratiques de cette coopération. Parmi les 13.000 Algériens enregistrés à l'ambassade, 2000 sont des doctorants et 1000 sont des chercheurs. Certains seront associés à réaliser le plan d'Obama.