Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a affirmé hier à Alger que l'Algérie a protesté «officiellement» auprès de l'Etat français au sujet de l'affiche du parti du leader de l'extrême droite, Jean-Marie Le Pen, pour les élections régionales. «C'est à l'Etat français de prendre les dispositions qui s'imposent lorsque des symboles de pays étrangers sont mis à genoux», a déclaré M.Medelci en marge de la cérémonie présidée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en l'honneur de la femme algérienne, à l'occasion de la Journée internationale de la femme. L'affiche en question représente une femme intégralement voilée à côté d'une carte de France recouverte du drapeau algérien sur laquelle se dressent des minarets en forme de missiles, avec en titre «non à l'islamisme». «Je n'ai pas besoin de dire aujourd'hui que des comportements de ce type sont condamnables, qu'il s'agisse de la France ou d'autres pays. Nous devons respecter les symboles des uns et des autres. C'est la position de notre pays et nous ferons en sorte pour qu'elle soit respectée chez nous», a ajouté le ministre. Au sujet du déplacement du secrétaire général de l'Elysée en Algérie, Claude Guéant, M.Medelci a précisé que «toutes les questions importantes ont été traitées», lors des entretiens à Alger. «Nous attendons, après cette rencontre, des positions précises et concrètes de la part de la France», a-t-il souligné. Evoquant l'inclusion de l'Algérie sur la liste des pays dits «à risque» induisant un renforcement du contrôle des passagers au niveau des aéroports, le ministre a déclaré que les positions algériennes sont connues, ainsi que celles des pays concernés. «Nous avons examiné cette question au sein de la Ligue arabe puisque plusieurs pays arabes en sont également concernés», a-t-il conclu.