L'organisation terroriste retient toujours quatre Européens, deux Italiens et deux Espagnols en otage. Les nouvelles sont plutôt bonnes pour, au moins, une otage, détenue depuis le 29 novembre 2009 par des ravisseurs d'Al Qaîda au nord du Mali. En effet, l'un des négociateurs vient d'annoncer sa libération. Il s'agit de l'Espagnole Alicia Gamez, qui devait être transférée hier vers Barcelone, a affirmé hier la vice-présidente du gouvernement espagnol, Maria Teresa Fernandez de la Vega. «Elle est saine et sauve, j'ai pu parler avec elle au téléphone il y a vingt minutes, elle est en route actuellement pour Barcelone», en Espagne, a déclaré la responsable espagnole pendant une conférence de presse. Alicia Gamez devait être rapatriée vers l'Espagne par un avion via Ouagadougou où elle a été conduite. Auparavant, des sources avaient soutenu que Al Qaîda avait libéré deux otages. Outre l'Espagnole Alicia Gamez, l'Italienne, Philomène Kabouré, 39 ans d'origine burkinabée, épouse de Sergio Cicala, toujours détenu au nord du Mali par Al Qaîda. Mais selon les dernières informations, l'otage italo-burkinabèe n'a pas été libérée et est toujours détenue par la branche maghrébine d'Al-Qaîda, a indiqué une source proche de la présidence burkinabèe. «On poursuit les discussions pour la libération de l'otage italienne. Ce ne sont pas les mêmes groupes, chaque groupe pose ses conditions», a-t-il précisé. Al Qaîda avait donné un premier ultimatum qui a expiré le premier mars dernier, au gouvernement italien pour négocier avec la Mauritanie la libération de quatre membres de leur organisation. Néanmoins l'ultimatum a expiré sans qu'Al Qaîda ait atteint son objectif, du fait que la Mauritanie a refusé de négocier avec les ravisseurs ou même de se soumettre à leur marchandage. En guise de signe de bonne foi, l'organisation terroriste libère l'otage espagnole, en attendant de connaître la véritable contrepartie. Le négociateur, à l'origine de cette nouvelle, n'a divulgué aucun détail sur les tenants et aboutissants de cette affaire, soudainement annoncée, alors que la veille on en était à un stade assez inquiétant. La prise en charge des deux otages par le Burkina Faso impose aussi des interrogations, sachant que ce pays n'était concerné ni de près ni de loin, par cette prise d'otages, si ce n'est que l'une d'elles est d'origine burkinabée. L'on soutenait, en effet, que l'opération de la libération des victimes était bloquée par les nouvelles revendications d'Al Qaîda, qui réclame en plus d'une rançon au groupement espagnol, la mise en liberté de quatre terroristes détenus dans les prisons de la Mauritanie. «Le dossier des otages espagnols est au point mort. Les otages se portent bien. Mais depuis quelques jours, ça ne bouge plus», affirmait le 1er mars l'un des négociateurs. Ajoutant que les otages espagnols peuvent être libérés demain ou dans dix, vingt jours! Hier, coup de théâtre! Deux otages sont libérées. Jamais une négociation de libération d'otages n'a été aussi discrète. Le président malien ne disait-il pas: «Nous travaillons dans la plus grande discrétion.» Reste à savoir ce qui se cache derrière cette opération. Les gouvernement espagnol et italien ont-ils cédé à la contrepartie pécuniaire et aux requêtes des terroristes? Toujours est-il que l'affaire de ces deux otages est mieux gérée que l'affaire Camatte. Démarche du Mali très critiquée par l'Algérie et la Mauritanie, après le rappel de leurs ambassadeurs respectifs et un simulacre de procès pour les 4 terroristes libérés en échange de la vie de Pierre Camatte. Apparemment, Madrid a mené les négociations avec tact et discrétion. D'autant que Al Qaîda n'avait pas hésité à exécuter en juin 2009 l'otage britannique, Edwen Dyer.