Le rôle des présidents d'association se limite le plus souvent à la célébration des fêtes de fin d'année à coups de grosses dépenses aux frais de l'Etat. L'avenir des enfants scolarisés ne semble pas constituer la priorité des pouvoirs locaux. A Oran, la déperdition scolaire continue à alourdir le bilan de victimes. A Hassi Bounif, en particulier, les chiffres de l'abandon prématuré des classes sont de plus en plus édifiants. Depuis la rentrée scolaire jusqu'au deuxième trimestre de l'année en cours, une quarantaine d'enfants, de différents paliers, ont préféré quitter définitivement les bancs de l'école. Les raisons sont: le défaut de moyens de transport, l'absence de cantines scolaires auxquels s'ajoute le «silence complice» des associations des parents d'élèves qui ne jouent pas leur rôle de véritables intermédiaires entre les scolarisés qui souffrent et l'administration du secteur censée mettre à la disponibilité de ces derniers, les moyens qui leur permettent de suivre normalement leurs études. Des dizaines d'enfants sont souvent contraints de passer au mode «ventre creux» pendant la pause de midi. En quémandant quelques dinars auprès des bienfaiteurs de la petite ville, les plus audacieux arrivent à se procurer des petits sandwichs de «karantika» à 10DA. Pis encore, ces petits bambins sont exposés à de multiples dangers qui les guettent à la sortie des classes, vers la fin de journée, en raison des longs trajets effectués à pied faute de bus. En dépit des budgets colossaux dépensés au profit du secteur de l'éducation, les enfants demeurent délaissés, notamment ceux des zones rurales. «Comment interpréter le fait qu'aucune administration ni même association ne se sont présentées pour débattre un jour sur la question qui continue à prendre des allures phénoménales?», regrette-t-on. Et d'ajouter: «Même un petit courrier n' a jamais été adressé aux familles de ces élèves qui ont abandonné prématurément leurs études. Tant pis pour vos enfants! semblent vouloir dire nos responsables», ajoutent-on. Il n'est un secret pour personne que les associations des parents d'élèves sont présentes dans chaque école de la wilaya d'Oran mais leur rôle se limite uniquement aux célébrations des fêtes de fin d`année à coups de grandes dépenses aux frais de l'Etat. Les présidents de ces associations, qui se relaient sur les podiums, tiennent des discours, à la fois, soudoyants et séduisants, du type lèche-bottes. «C'est normal, il s'agit du budget de l'année prochaine qui est visé», explique-t-on. Honorant ainsi les responsables locaux, ces orateurs de circonstance oublient de facto les vrais soucis des enfants scolarisés reportant leurs doléances à une date ultérieure. Par ailleurs, mille et une explications ont été avancées. Sous les coups de promesses sans lendemain, les responsables locaux se disculpent en commentant l'austérité du budget communal tout en renvoyant la question aux prochaines sessions.