Le théâtre de l'après-Alloula a constitué le thème d'une table ronde, organisée dimanche après-midi à Oran, en commémoration du 15e anniversaire de la mort de cet artiste. Le professeur Ghribi Abdelkrim, de l'Université de Mostaganem, a invité les jeunes artistes amateurs du 4e art, à lire les textes du regretté Alloula et s'inspirer des principes du théâtre algérien pour les adapter à leurs oeuvres et leurs activités théâtrales, comme thèmes sociaux et culturels nouveaux. Il est nécessaire pour les jeunes du théâtre d'oeuvrer à concrétiser le caractère engagé dans l'art dramatique, dont le défunt Alloula a jeté les bases, les normes et les théories déduites à travers une lecture des textes de pièces de ce pionnier du 4e art, a indiqué M.Ghribi. Le théâtre de Alloula, a-t-il dit, «a consacré un discours social auquel ont adhéré différents groupes sociaux et a créé en plus, à travers des recherches et des études, de la profondeur de la mémoire historique du peuple, un vocabulaire engagé, utilisé pour tisser des messages du théâtre et faire un montage de sa fabrication dramatique». Le professeur Souad Harrat du Centre universitaire de Relizane considère, pour sa part, le théâtre de Alloula comme étant un «critère académique fondé sur la littérature populaire qui porte un legs culturel civilisationnel et un patrimoine populaire de la nation algérienne». Cette spécialiste en art dramatique a mis l'accent sur le répertoire artistique de Alloula qui constitue, selon elle, une matière scientifique importante pour les chercheurs et les étudiants du théâtre algérien, de ses mutations et leur relation sociale et culturelle. Le programme de commémoration de la mort du dramaturge Abdelkader Alloula comporte une exposition de photos de cet artiste reflétant les différentes pièces écrites et interprétées par lui, et ce au Théâtre d'Oran. L'auditoire devra suivre une lecture de la pièce de Alloula Toufah (pomme) en langue amazighe, qui sera présentée par le jeune dramaturge Samir Zemmouri. Cette manifestation a enregistré la présentation de la même pièce réalisée par l'homme de théâtre Saïd Missoum. A noter que l'artiste Abdelkader Alloula a été assassiné le 15 mars 1994 à Oran, alors qu'il se rendait au Théâtre régional, laissant derrière lui un riche répertoire dont ses empreintes restent encore évidentes au quatrième art algérien, notamment El Khobza, Homk Salim et autres. Sa trilogie célèbre El Goual (1980), El Ajouad (1984) et Litham (1989) demeure le noyau de l'oeuvre théâtrale de cet innovateur. Cette rencontre, organisée au Théâtre régional de la capitale de l'Ouest qui porte le nom du regretté Abdelkader Alloula, a été marquée par la présence de la veuve de l'artiste, Mme Rajaa Alloula et des interventions d'universitaires ponctuées par un débat ouvert, auquel ont contribué des intellectuels, des comédiens et des hommes littéraires et des journalistes.