Seize années après son assassinat, Abdelkader Alloula, dramaturge et militant humaniste, ne cesse de hanter, toujours plus profondément, les mémoires et soulever au sujet de sa démarche artistique des questions, des plus simples aux plus singulières. Le dimanche 14 mars fut un moment particulier au Théâtre Régional d'Oran : les responsables des lieux et la fondation Abdelkader Alloula ont donné au public oranais l'occasion de se pencher sur la vie du dramaturge et de revisiter son œuvre. Exposition de photos et affiches, lecture dramatique en langue Tamazight de la pièce « Etoufah » par Zemmouri Samir ont été à l'ordre du jour dans la matinée. L'après-midi a été dominée par la table ronde sur « L'après Alloula » animée par Lakhdar Mansouri, chargé de cours à l'université d'Oran. La table ronde s'est illustrée notamment par l'intervention de Harat Souad sur « la réception dans le théâtre de Alloula » et par l'intervention très fournie de Abdelkrim Ghribi sur les aspects dominants dans la dramaturgie du même auteur. Témoignages passionnés et simples remarques mais aussi réflexions de fond émanant de l'assistance ont enrichi ce moment de la manifestation. Le souci de la mise en valeur matérielle de l'œuvre du dramaturge et la nécessité d'aller plus loin dans la saisie de sa démarche ont été au cœur des préoccupations. En fin d'après-midi, le public a été convié à assister à la représentation de la pièce « Etoufah », dans une nouvelle mise en scène signée Saïd Missoum.