Tout en se félicitant sur l'accord trouvé sur le Start, le chef de la diplomatie russe met aussi en garde contre le bouclier antimissile si celui-ci doit restreindre le potentiel stratégique russe. La Russie a salué hier un nouveau «niveau de confiance» avec les Etats-Unis, avec qui elle doit signer demain un traité de désarmement nucléaire, tout en se réservant le droit de sortir de cet accord si le bouclier antimissile américain venait à représenter une menace pour Moscou. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a relevé, devant la presse, que la signature du nouveau Start par les présidents Barack Obama et Dmitri Medvedev «reflète le nouveau niveau de confiance entre Moscou et Washington». Il s'est en particulier félicité du fait que l'accord, qui doit succéder au traité Start de 1991 et arrivé à expiration fin 2009, prévoit la parité entre les deux ex-ennemis de la Guerre froide. Le ministre a ainsi relevé que les dispositions «discriminatoires» envers la Russie contenues dans le précédent accord avaient été supprimées. Mais M.Lavrov a aussi mis en garde les Etats-Unis en déclarant que la Russie se réservait le droit de sortir du traité, qui doit être signé à Prague ce jeudi, si le bouclier antimissile américain devait un jour restreindre le potentiel stratégique russe. «La Russie aura le droit de sortir du traité Start si le développement quantitatif et qualitatif du potentiel de défense antimissile des Etats-Unis commence à peser sur l'efficacité des forces nucléaires stratégiques» russes, a-t-il souligné. M.Lavrov a cependant noté qu'en l'état actuel des choses le projet de bouclier antimissile «ne met pas à mal la stabilité stratégique, ne crée pas de risques pour les forces stratégiques nucléaires russes». Moscou a obtenu des Etats-Unis que le nouvel accord établisse un «lien» entre l'armement stratégique offensif et les systèmes antimissile, mais le traité n'impose pas pour autant de limites concrètes à Washington dans ce domaine. Ce dossier empoisonne les relations russo-américaines depuis plusieurs années. Washington a gelé en septembre un premier projet de bouclier antimissile critiqué par la Russie, mais Moscou affirme avoir encore des «questions sérieuses» sur la nouvelle version. MM.Obama et Medvedev avaient fait de la signature d'un nouvel accord de désarmement nucléaire la pierre angulaire de la relance des relations russo-américaines, qui s'étaient gravement détériorées durant les dernières années de la présidence de George W.Bush.