Prévu pourtant avant la fin de l'année 2009, l'office national de la zakat n'a pas encore vu le jour. Un projet visant la promotion du Fonds national de la zakat en une institution spécialisée et plus professionnelle est actuellement en voie d'examen au ministère des Affaires religieuses et des Wakfs. C'est ce qu'a laissé entendre M.Bouabdallah Ghlamallah, dont relève ce département ministériel en réponse à une question d'un membre de l'Assemblée populaire nationale (APN), lors d'une séance plénière, jeudi dernier, sur la consécration des principes de rigueur et de transparence dans la gestion du fonds de la zakat. «Cette démarche découle de notre souci permanent de gérer les affaires de la zakat sur la base de la rigueur et de la transparence», a annoncé le ministre, ajoutant que ce sont là les principes mis en oeuvre par le ministère de tutelle depuis la création du fonds. Aussi, le dossier de la zakat semble intéresser de près le président de la République lui-même. En effet, le ministre a tenu à rappeler que la consécration de la rigueur et de la transparence dans la gestion des affaires du Fonds national de la zakat avait été soulignée maintes fois par M.Abdelaziz Bouteflika. Saisissant l'occasion, il a ajouté que le rendement de ce fonds s'améliore d'année en année. Le ministre a souligné, également, que son département a ordonné la création de commissions pour accompagner les crédits de la zakat dans chaque wilaya et d'une commission pour suivre le volet financier de la gestion de la zakat au niveau national. S'étalant sur les mesures prises pour mener à bien cette démarche, le ministre a évoqué la mise au point d'un logiciel informatique qui servira au recensement des pauvres et des ayants droit à la zakat ainsi qu'au transfert de l'argent collecté, «qui sera supervisé par un organe central», a-t-il expliqué. Par ailleurs, en réponse à une question relative aux problèmes relevés lors de la dernière saison du Hadj, le ministre a usé de la langue de bois assurant que «les pouvoirs publics font à chaque fois tout ce qu'il y a lieu de faire pour aplanir les difficultés rencontrées par les pèlerins algériens aux Lieux Saints». Comme pour appuyer ses dires, il a jugé utile de rappeler la création, en 2007, de l'Office national du Hadj et de la Omra (Onho) et ses missions, soulignant que celui-ci a une jeune expérience. Dans une tentative de disculper son département ainsi que l'Office national du Hadj, des lacunes relevées lors du dernier Hadj, il a laissé sous-entendre sans les citer directement, que les autorités saoudiennes en étaient responsables. Ainsi donc, «ces problèmes sont dus à des facteurs précis dont, entre autres, l'exiguïté des espaces réservés aux hadji algériens, et les difficultés liées au transport des hadji de Arafat à Mina», a-t-il rétorqué. Pour ce qui est des nombreux problèmes entre pèlerins et agences de voyages, le ministre a expliqué que la mission du comité de suivi dans les Lieux Saints est uniquement de s'assurer du respect des cahiers des charges signés entre l'agence et le pèlerin ainsi que de prendre les décisions qui s'imposent lorsqu'il y a manquement à ce cahier. Il a toutefois ajouté que «des avertissements ont été adressés à certaines agences qui n'ont pas respecté le cahier des charges durant la saison dernière». N'y allant pas avec le dos de la cuillère, il a informé que le règlement des problèmes survenus entre les pèlerins et les agences «ne concernent aucunement la mission algérienne, car le hadji qui a payé pour une prestation, doit par lui-même revendiquer son droit auprès de l'agence concernée». Manière comme une autre d'avertir le pèlerin qu'il ne doit compter que sur lui-même. Paradoxalement, il n'a pas été sans évoquer l'intérêt accordé, par le Premier ministre à la question du pèlerinage, en tenant à superviser directement l'opération de préparation et de suivi de la prochaine saison du Hadj. M.Ouyahia avait donné, à cet effet, des directives strictes à toutes les parties concernées y compris aux départements ministériels. Ces promesses, M.Ghlamallah, seront-elles tenues afin de réussir la prochaine saison du Hadj? L'Algérie pourra-t-elle redorer son blason aux Lieux Saints? Le temps se chargera de répondre à ces interrogations.