La gestion du Fonds de la Zakat pose un certain nombre de problématiques, d'autant plus qu'il ne s'agit pas d'une simple institution caritative qui se contente de redistribuer le produit de la Zakat mais contribue activement au financement des micro-entreprises. Il faut savoir, dans ce sens, que 2100 crédits bonifiés avaient été accordés entre 2003 et 2009 à travers tout le territoire national, dans le cadre du Fonds de la Zakat. Ainsi ce fonds a besoin d'un véritable organe de gestion. Dans ce cadre, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdallah Ghoulamallah, a annoncé, dimanche à Alger, la création prochaine d'une instance nationale qui sera chargée de la gestion des fonds de la zakat et du crédit bonifié. M. Ghlamallah, qui présidait l'ouverture d'une journée d'étude sur la gestion du Fonds de la zakat, a indiqué que se services allaient faire de leur " mieux pour que cette instance dont la gestion sera confiée à des compétences nationales dans les domaines administratif et financier, voit le jour en 2010". M. Ghlamallah a, en outre, annoncé que son secteur envisageait la constitution d'un groupe d'experts au niveau des différentes wilayas du pays pour le suivi du volet administratif et sera chargé des dossiers des postulants au crédit bonifié. Le ministère, a-t-il ajouté, est sur le point de mettre en place un logiciel pour le recensement des nécessiteux "par cas de priorité". Rappelant que la zakat "est plutôt un acte qui relève de la foi avant d'être un acte matériel", M. Ghlamallah a estimé que cette opération "sera un outil important de développement de l'économie nationale". Evoquant les "difficultés auxquelles le fonds était confronté," le ministre a indiqué que les donateurs sceptiques ont le droit de suivre le cheminement des fonds et leur destination par souci de transparence. Il a indiqué que désormais des huissiers de justice assisteront aux réunions des comités de wilaya chargés de la gestion des fonds de la zakat composés actuellement d'imams et de donateurs. M. Ghlamalalh a, par ailleurs visité une exposition de bénéficiaires de crédits bonifiés qui ont, réalisé des projets dans différents créneaux, dont la couture, la menuiserie et l'apiculture. De son côté Ahmed Saïdi, conseiller au ministère, a indiqué que "4446 crédits ont été inscrits dans le cadre du Fonds de la Zakat entre 2003 et 2009 dont 2100 ont été remis aux bénéficiaires". Le montant alloué à l'ensemble des crédits bonifiés inscrits s'élève à 2,62 milliards de DA, a précisé M. Saïdi. Lors de cette journée d'information, organisée par le ministère des Affaires religieuses et des wakfs, l'universitaire Mohamed Boudjelal a présenté une communication sur la dimension sociale du Fonds de la Zakat, insistant sur l'importance de la Zakat pour consacrer l'entraide sociale. Il a souligné, à ce propos, la nécessité d'institutionnaliser la Zakat. Il a, par ailleurs, estimé que les sciences économiques actuelles n'avançaient pas une théorie acceptable pour la distribution de la richesse tel que présenté par le système bancaire islamique notamment le Fonds de la Zakat mettant, l'accent sur la nécessité de "se référer au financement islamique à adopter comme référence pour le système des banques mondiales". La Zakat est "le troisième pilier de l'Islam qui garantit la stabilité financière et la paix sociale", a-t-il précisé, soulignant que "la Zakat doit être institutionnalisée pour atteindre nombre d'objectifs". En marge de cette journée d'étude, le ministre a déclaré à la presse que le lancement des appels d'offres du projet de la grande mosquée d'Alger, prévu initialement pour le 23 février, a été reporté au 14 mars, soulignant que cet ajournement "n'aura aucun impact sur le projet".