Les intoxications alimentaires sont courantes en Algérie alors qu'il existe des procédés pour en réduire la fréquence. Le ministère du Commerce aspire à la protection de la santé des consommateurs et il le fait savoir. Hier, ce sont pas moins de deux annonces qui ont été faites à Alger au sein du laboratoire de microbiologie du Centre algérien de contrôle de la qualité et de l'emballage (Caque). Djamel Abad, son directeur général, a annoncé la création, dans la capitale, d'une unité de recherche scientifique pour la protection du consommateur. Il y aura également la mise en place d'un laboratoire de mycologie pour effectuer des analyses de champignons, parasites et moisissures prenant naissance dans des produits alimentaires. L'intérêt de lutter contre la concentration excessive de ces composants est d'épargner des atteintes à la santé du consommateur. Le directeur du laboratoire de microbiologie du Caque cite quelques gènes fréquentes comme les intoxications alimentaires. Mais la consommation prolongée d'aliments infestés peut conduire à des troubles nerveux et donner naissance à un cancer du foie et du rein et à d'autres complications. Le laboratoire a déjà eu à analyser de nombreux aliments fabriqués localement ou importés. Il se trouve que les arachides sont souvent porteurs de germes à un taux intolérable, selon les normes algériennes, conduisant à l'interdiction de l'accès des marchandises sur le territoire. Ces problèmes sont rencontrés même par d'autres aliments comme les pistaches iranienne et égyptienne commercialisées en Europe, ce qui a donné lieu à une suspension temporaire des importations. En Algérie, le taux des champignons admis par kilogramme, notamment dans les aliments à grains, comme le blé, le riz, le soja, le maïs, sera revu à la baisse. Avant cette procédure, il y a lieu de se doter de connaissances suffisantes et de moyens pour détecter et identifier les moisissures. C'est la tâche dont sera chargé le nouveau laboratoire grâce à la coopération avec l'Union européenne. Deux experts français se trouvent depuis hier à Alger pour une mission de cinq jours afin de transmettre l'expertise de l'Institut national de recherche en agronomie à des chercheurs du Caque. Le lancement du projet s'est effectué lors d'une cérémonie à laquelle a assisté Aïssa Zelmati, directeur général du programme d'appui à l'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne sous l'égide duquel a lieu cette mission. Les laboratoires du Caque fonctionnent afin de transmettre des expertises à la direction de la répression des fraudes et ils sont tous deux sous l'égide du ministère du Commerce. Pour enrichir la panoplie d'encadrement du marché, il est également prévu la création d'une unité de recherche scientifique pour la protection du consommateur. Il n'est pas fait recours à la procédure d'assistance de l'Union européenne pour réaliser ce projet. Une enveloppe de 190 millions de dinars lui est alloué. Il verra le jour en 2010 et il sera mis à profit par des chercheurs pour effectuer leurs travaux. Des unités de recherche sont déjà à pied d'oeuvre, mais elles n'ont pas de structure physique unique, ce qui sera chose faite avec la nouvelle unité. Huile d'arganier, miel, dattes et eaux souterraines sont surveillés au microscope par les chercheurs. Et ce n'est pas que pour collectionner des volumes d'études dans des bibliothèques. Ces connaissances ont toutes des applications mercantiles immédiates. Sans s'assurer de l'absence de moisissures nuisibles, les produits locaux n'ont aucune chance de décrocher le sésame pour se vendre sur des marchés européens ou autres. Et dans le cadre de l'Accord d'association avec l'Union européenne, ce détail n'est pas fortuit. Le Caque explique même que le projet de mise en place d'un laboratoire de mycologie est complémentaire à l'accélération de la mise en oeuvre de accords de l'OMC en matière d'obstacles techniques au commerce.