Des sources au ministère de la Santé assurent que la PCH dispose d'un stock de 18 mois. Chaque année, près de 20.000 nouveaux cas de tuberculose, dont 10.000 contagieux, sont enregistrés en Algérie. Ces chiffres ont été révélés, hier, par le Pr Habib Douaghi, chef de service de pneumologie et phtisiologie du CHU Issâad Hassani de Beni Messous à Alger. Selon le Pr Khiati, «ces chiffres officiels ne reflètent pas toute la réalité. C'est une appréciation sous-estimée de cette maladie». Il a affirmé que la maladie a connu une nette augmentation durant les cinq dernières années, quoique des chiffres fiables fassent défaut. En effet, et jusqu'à aujourd'hui, aucune étude approfondie n'a été réalisée pour expliquer l'état des lieux, et cela au moment même où la maladie semble gagner du terrain. Preuve en est, le nombre de nouveaux cas a augmenté de 20% au cours des dix dernières années, selon la Société algérienne de pneumo-physiologie. «Les pics de la maladie ne sont pas spécifiques à l'Algérie mais ils sont également constatés en Europe» a déclaré une source parlant sous le sceau de l'anonymat au ministère de la Santé. La même source assure que la PCH dispose d'un stock de 18 mois. Le ministère de la Santé a annoncé, dernièrement, que 70% des cas de tuberculose ont été enregistrés dans les régions insalubres, ces mêmes régions où la couverture sanitaire est jugée insuffisante. Par ailleurs, il a estimé que ce qui rend la maladie plus grave et encore plus difficile à traiter, est le fait de l'apparition de souches de plus en plus résistantes. «Entre 70% et 90% des souches bactériennes isolées sont multi-résistantes», a-t-il avancé. En effet, de plus en plus de cas de tuberculose à bacilles résistants aux drogues majeures sont signalés. Selon les spécialistes, cela nécessite la mise en place de régimes de traitement associant quatre à cinq drogues dont deux anciens antituberculeux. Selon lui, cet état de fait contribue grandement à la propagation de cette maladie infectieuse et contagieuse. En tant que chef de service de pédiatrie au niveau de l'hôpital de Belfort, à Alger, il n'a pas hésité à tirer la sonnette d'alarme. «Nous recevons des malades qui sont souvent en phase active de la tuberculose», a-t-il indiqué. Cela implique que la maladie n'a pas été détectée à temps, «ce qui augmente considérablement le risque de contagion, surtout que l'Algérie est un pays à endémie tuberculeuse», a-t-il ajouté. A ce sujet, le Pr Douaghi a mis en garde contre les risques de rupture de stock de médicaments et de vaccins (BCG) contre cette pathologie, appelant à cet effet, à assurer la disponibilité des médicaments nécessaires au niveau de tous les établissements hospitaliers en vue d'éviter d'éventuelles complications.