Elle rappelle que l'abolition de la peine de mort a été soulevée en 1964 par l'Assemblée constituante. La polémique sur la peine de mort et le Code de la famille se poursuit par déclarations interposées de responsables politiques et religieux. Hier, c'était le président du MSP, Bouguerra Soltani, qui en a eu pour son compte: «Soltani est un hypocrite et misogyne...», a déclaré la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune lors d'une conférence de presse organisée hier au siège de sa formation à Alger. L'application de la peine capitale est étrangère à la société, a déclaré hier, la passionaria du PT. En guise de réponse au président du MSP, Mme Hanoune a lancé: «Je le défie de descendre dans la rue à Alger ou dans le quartier qu'il voudrait pour connaître la réaction des citoyens sur la question de la peine de mort et du Code de la famille.» En le citant nommément, elle poursuit: «Bouguerra Soltani s'aventure sur un chemin extrêmement dangereux.» Pour les «ignorants» il faut peut-être rappeler que «la question de l'abolition de la peine de mort a été soulevée en 1964 par les députés de l'Assemblée constituante», a souligné la conférencière pour dire que la suppression de la peine capitale est conforme aux principes de la Révolution algérienne. «Pourquoi ils (ces contradicteurs Ndlr) n'ont pas demandé la rédemption (etawba) à Ali Haroune, au ministre de la Justice Tayeb Belaïz et au président de la République?» Au yeux de la responsable du PT, cela relève de «la misogynie». Elle croit savoir que «l'arrière-pensée de ces derniers est d'avoir fait le lien entre la condamnation à mort et le Code de la famille, une loi positive qui devra être remplacée par une loi civile». La conférencière a invité M.Soltani à choisir la méthode d'exécution de la peine de mort qui lui conviendra. «Il doit faire son tri officiellement entre la chambre à gaz, la seringue toxique, la guillotine ou le choc électrique pour mieux assouvir ses besoins», fulmine-t-elle. «Pourquoi vouloir réduire le débat sur la peine de mort à la Charia?», s'est encore interrogée la conférencière. Et d'enchaîner: «La tawba (rédemption) pour qui?» «La rédemption est plutôt exigée d'un hypocrite, celui qui détourne les deniers d'autrui et celui qui porte atteinte à l'intégrité physique des personnes», précise-t-elle en faisant allusion au président du MSP. «Les députés de ce parti ont pourtant voté en 2005 les amendements du Code de la famille et de la loi sur la nationalité légalisant le mariage avec les non-musulmans», s'indigne Mme Hanoune, regrettant qu'elle soit attaquée sur des questions à propos desquelles le président de la République et le ministre de la Justice se sont exprimés. En 2003, à partir de Bruxelles, le président de la République a déclaré, à en croire Mme Hanoune: «Personnellement je suis pour la suppression de la peine de mort.» Apres Cheikh Bouamrane, c'est Bouguerra Soltani. Décidément, Mme Hanoune étoffe la liste de ses ennemis. Ces personnalités aux idées diamétralement opposées s'affrontent sur la question de la peine de mort et celle du Code de la famille. Mais est-ce le vrai débat qui doit marquer la scène politique en ces moments particuliers que traverse le pays?