Le refus répété du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de geler la colonisation à Jérusalem-Est occupée menace les efforts américains de relancer le processus de paix, a affirmé hier l'Autorité palestinienne. «Ce que Netanyahu a dit n'aide pas les efforts des Américains et ne servira pas les tentatives de l'administration (Obama) de ramener les deux parties à la table des négociations indirectes», a commenté le porte-parole de l'Autorité palestinienne, Nabil Abou Roudeina, à Ramallah (Cisjordanie occupée). «Les politiques de M.Netanyahu et les actions de son gouvernement finiront par conduire à la destruction de toutes les occasions disponibles pour le succès des négociations et un processus de paix sérieux», a ajouté M.Abou Roudeina. Benjamin Netanyahu a réaffirmé lundi à Washington, devant le congrès de l'Aipac, principal lobby pro-israélien aux Etats-Unis, que Jérusalem n'était «pas une colonie», mais la capitale d'Israël, excluant tout gel de la colonisation juive dans le secteur oriental de la Ville sainte, à majorité arabe et occupée par Israël en juin 1967, annexée en 1981. La communauté internationale ne reconnaît pas toutefois cette annexion. «Le peuple juif a construit Jérusalem il y a trois mille ans et le peuple juif construit Jérusalem aujourd'hui. Jérusalem n'est pas une colonie. C'est notre capitale», a dit le Premier ministre israélien devant le Congrès annuel de l'American Israel Public Affairs Committee (Aipac). «Les déclarations de M.Netanyahu prouvent qu'il ne veut pas revenir à des négociations sérieuses. Elles sont incompatibles avec la loi internationale qui considère Jérusalem comme la capitale de deux Etats», a souligné M.Abou Roudeina. Israël considère l'ensemble de la Ville sainte comme sa capitale «indivisible et éternelle», tandis que les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de leur futur Etat.