Comment réaliser l'équilibre entre la préservation des parcs de l'Ahaggar du Tassili et le développement économique des wilayas qui les abritent? Sur cette question, la position du ministère de la Culture est claire. «Oui pour le développement et l'accès aux bienfaits du progrès, mais dans le cadre d'un développement durable qui répond aux attentes et exigences spécifiques de ces régions», a déclaré, hier, M.Mourad Betrouni, représentant du ministère de la Culture, à l'ouverture des journées d'information sur la conservation de la biodiversité dans les parcs de l'Ahaggar et du Tassili, lesquelles journées se tiennent à Tamanrasset jusqu'au 25 du mois en cours. Pour ce dernier, l'exécution de ce projet doit être inscrite dans le cadre du développement durable des wilayas d'Illizi et de Tamanrasset. «Le développement économique de ces deux régions ne saurait être antinomique avec la préstratégique des valeurs culturelles et des ressources naturelles», a assuré M.Betrouni. Cette lecture traduit une position qui tranche avec celle des experts de l'ONU chargés de l'exécution du projet. «Lorsque nous parlons de l'Ahaggar et du Tassili, nous semblons oublier que nous sommes dans les wilayas de Tamanrasset et d'Illizi et cette réalité recouvre une signification que des experts étrangers ne comprennent pas le plus souvent», a indiqué, à ce sujet, M.Betrouni. Pour les experts de l'ONU, les choses se présentent sous un autre angle. «La conservation et l'utilisation de la biodiversité dans les parcs de l'Ahaggàr et du Tassili requièrent un intérêt mondial», a souligné; M.Mamadou Mbye, représentant de l'instance mondiale. Aussi, il a mis l'accent sur l'importance de ce projet pour l'ONU. «L'intérêt de l'ONU pour ce projet s'est traduit par son inscription dans le programme des Nations unies pour le développement (Pnud)», a fait remarquer M.Mbye. Dans ce sillage, il a rappelé que la journée d'information, en question, coïncide avec le lancement de la deuxième phase du projet. Celle-ci s'étalera sur les cinq prochaines années. «Ces journées nous permettront de marquer une halte pour évaluer le travail effectué pendant les cinq années précédentes», a estimé le représentant de l'ONU. Cela dit, ce dernier tire déjà un point positif. Selon lui, le programme a permis le recrutement de 50 agents locaux. Il a aussi, précisé que cette expérience a été positive pour les experts algériens. Positive parce qu'ils auraient bénéficié du savoir-faire de leurs homologues de l'ONU. Optimiste, M.Mbye a indiqué que la difficulté inhérente à la superficie du parc est incontournable. «Pour peu que l'on mette les moyens», a-t-il posé comme préalable. Pour rappel, la première phase de la conservation de la biodiversité dans l'Ahaggar et le Tassili a été lancée en 2005, soit une année après les accords signés entre l'Algérie et l'ONU. Lesquels accords remontent au 12 janvier 2004. Le moment de l'évaluation du parcours effectué est arrivé. Les experts s'attelleront a clôturer ces journées par des recommandations.