Depuis lundi passé et jusqu'à aujourd'hui, la salle Dassine de la Maison de la culture de la wilaya de Tamanrasset a abrité des conférences animées par des experts qui ont abordé différents thèmes relatifs au projet de préservation et de conservation de la biodiversité dans les deux parcs nationaux de l'Ahaggar et du Tassili. Lundi donc a eu lieu l'ouverture officielle de ces journées. Y étaient présents les autorités locales, les représentants des différents ministères (qui sont partie prenante de ce projet), ainsi que des experts algériens et étrangers. Organisées sous le haut patronage de Mme la ministre de la Culture et des walis de Tamanrasset et d'Illizi, ces trois journées d'information ont été l'occasion de rendre compte des actes de la première phase de ce projet dans lequel le gouvernement algérien, à travers ses ministères de la Culture, de l'Environnement et des Affaires étrangères, s'est investi. La présence du ministère de la Culture est justifiée par le fait que ces deux parcs nationaux, qui sont déclarés patrimoine international, sont sous la tutelle dudit ministère. Après les allocutions d'ouverture prononcées par les représentants des walis de Tamanrasset, d'Illizi, du ministère des Affaires étrangères et du représentant résident du Pnud en Algérie, Mamadou Mbaye, c'était autour de Mourad Betrouni de lire à l'assistance l'allocution de Mme la ministre de la Culture, Khalida Toumi, qui se réjouit que “nous soyons arrivés au terme de la première phase du projet Conservation et utilisation durable de la biodiversité dans les parcs nationaux de l'Ahaggar et du Tassili”. Dans son discours, elle a tenu à féliciter “les gestionnaires et les agents des offices des parcs de l'Ahaggar et du Tassili qui ont su construire les vigilances nécessaires pour protéger ces parcs qui continuent à susciter un engouement extraordinaire, notamment pour les gravures et les peintures rupestres qui, aujourd'hui, constituent de véritables espaces verts, hélas convoités par des collectionneurs amateurs et autres touristes échantillonneurs travaillant pour le compte de quelques laboratoires spécialisés”. En fait, Mme Toumi dénonce le “phénomène de la “biopiraterie” de cet “impérialisme vert” dont nous n'avons pas encore perçu, chez nous, les premiers affleurements”. À cet effet, elle dira : “Oui, pour la protection et la préservation dans les parcs de l'Ahaggar et du Tassili, non au pillage des pièces archéologiques, non au gribouillage et aux graffitis, non aux arrachages de parois peintes ou gravées, non au tarissement des gueltas, non à l'épuisement du bois, non à la disparition des pâturages et non au braconnage.” Ce sont là quelques avis et recommandations émis par la ministre de la Culture à l'occasion de la clôture de la première phase du projet Conservation et utilisation durable de la biodiversité dans les parcs nationaux de l'Ahaggar et du Tassili. Ce projet, n°00034575 répond aux grands domaines thématiques éligibles à un financement du Fonds de l'environnement mondial (FEM). Il “préconise, entre autres, une démarche et une approche basées sur le développement de nouvelles formes de gouvernance locale qui permettent d'évaluer les conséquences de l'instabilité écologique sur les écosystèmes désertiques et de proposer des mesures plus efficaces de gestion de la biodiversité et de lutte contre les menaces et les dangers de perte de cette diversité biologique”, est-il mentionné dans le dossier de presse. À rappeler que ce projet s'étale sur deux phases. La première, qui vient de s'achever, a été lancée en septembre 2005 et son coût évalué à 3 540 620 dollars. Elle a bénéficié du financement du Fonds de l'environnement mondial. Cette phase a été beaucoup plus une phase de préparation, de formation et d'acquisition de moyens nécessaires pour mener à bien ce projet. Quant à la deuxième phase, elle démarrera après le rapport d'évaluation que remettront les experts indépendants. Sa durée est estimée entre 7 et 8 ans et son coût est évalué à 5 387 142 dollars. Elle est destinée à la mise en œuvre opérationnelle du projet de Conservation de la biodiversité. Durant trois jours, des experts se sont succédé et ont présenté des communications en plénière autour de ce projet. Trois journées pleines qui apporteront des éclaircissements et jetteront la lumière sur un projet colossal, important, voire vital pour les populations qui y vivent, les animaux ainsi que la végétation existante.