Staffan de Mistura a fait référence à une première réunion constructive avec Hamid Karzaï il y a quelques jours. Le nouveau représentant spécial des Nations Unies en Afghanistan, Staffan de Mistura, espère que le président Hamid Karzaï annoncera d'ici mi-avril des réformes électorales permettant au scrutin législatif de septembre d'être «aussi crédible et représentatif que possible». «Je suis optimiste», a résumé le diplomate suédois, au lendemain du renouvellement pour un an du mandat de la Mission d'assistance de l'ONU en Afghanistan (Manua), créée en 2001 après le renversement du régime taliban. «Mais bien sûr, nous devons travailler ensemble en gardant à l'esprit que ce processus doit être un processus afghan, et qu'ils seront comptables, en dernier lieu, de leur propre élection», a-t-il dit, lors d'une conférence, la première depuis son arrivée à Kaboul le 13 mars. «Nous ne sommes pas en Suisse», a lâché le responsable onusien. «Les élections ont des chances d'être encore imparfaites». Mais, ce scrutin, reporté de quatre mois, «est une bonne occasion de tourner la page du passé». Les législatives, initialement prévues pour fin mai, ont été repoussées au 18 septembre, en raison de l'impossibilité logistique de les organiser à temps et de l'insurrection des taliban qui ne cesse de gagner du terrain. Surtout, elles interviendront plus d'un an après une calamiteuse élection présidentielle qui a vu la réélection de Hamid Karzaï au prix de fraudes massives en sa faveur, dénoncées mais finalement avalisées par une communauté internationale et des bailleurs de fonds qui n'avaient guère d'autre choix. Staffan de Mistura a fait référence à une première réunion constructive avec Hamid Karzaï il y a quelques jours. «J'ai eu la forte impression que le président Karzaï (...) était sérieux, cohérent et qu'il concevait les élections à venir de la façon la plus crédible et représentative possible», a-t-il dit. Parmi les mesures attendues avant mi-avril, qu'il a considérées comme une «échéance technique» pour garantir la tenue du scrutin à temps: la confirmation que les experts étrangers appelés à siéger à la Commission des plaintes électorales (ECC) seront désignés par M.Mistura lui-même. Et que «leur parole aura du poids», a-t-il souligné, sans fournir de précision. Cette commission avait joué un rôle prépondérant dans l'invalidation pour fraudes d'un tiers des bulletins de vote -environ 500.000 - en faveur de M.Karzaï après le premier tour de la présidentielle du 20 août. Le président avait finalement été réélu après l'abandon de son rival Abdullah Abdullah avant le second tour, mais sa légitimité ainsi que la crédibilité de l'ONU dans l'organisation et la surveillance du scrutin avaient été sérieusement entamées. Autre inflexion espérée par M.Mistura: un «remaniement» de la commission électorale indépendante, «un point auquel les Afghans seront évidemment attentifs s'agissant de la crédibilité» du scrutin, a-t-il noté. «Nous sommes là pour aider, pas pour diriger», a souligné M.Mistura, prenant soin de remettre systématiquement les autorités et le peuple afghan au centre de son propos. «Cette année est cruciale pour l'Afghanistan», a-t-il conclu.