Le président afghan, Hamid Karzaï, a effectué hier une visite à Kandahar, l'ancien fief des talibans dans le sud de l'Afganistan, a rapporté une chaîne de télévision privée afghane. "Le président Hamid Karzaï s'est rendu ce matin à Kandahar, pour examiner la situation de sécurité et rencontrer des responsables et des vétérans de l'administration locale", a rapporté la chaîne de télévision, Tolo. Des préparatifs sont en cours pour lancer une opération militaire contre les militants talibans dans leur ancien fief, selon des reportages. Les troupes afghanes et les forces internationales menées par l'OTAN lanceront dans la province de Kandahar une opération similaire à celle menée en février dernier dans le district de Marja, un autre bastion des talibans, dans la province voisine du Helmand, selon des responsables militaires. Notons que le Sénat afghan a apporté son soutien au président Hamid Karzaï au sujet d'un décret controversé supprimant la majorité octroyée aux représentants de l'Onu au sein de la commission électorale. Dans l'optique des élections législatives prévues en septembre, Karzaï a pris en février un décret privant les Nations unies du droit de nommer une majorité des membres de la commission électorale. La chambre basse a rejeté mercredi ce texte, mais le Sénat, dont Karzaï nomme le tiers des membres, l'a exclu de son ordre du jour, confirmant de facto la validité du décret. Cette affaire de commission électorale a envenimé cette semaine les relations entre le régime de Karzaï et les Etats-Unis, accusés d'ingérence dans les affaires électorales afghanes, un reproche qu'ils ont jugé "absurde". Lors de l'élection présidentielle d'août dernier, les trois représentants des Nations unies à la commission électorale de cinq membres avaient mis en cause la reconduction de Karzaï en faisant état de fraudes massives. Mais, à la suite du désistement de son principal adversaire, l'ancien ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah, Karzaï avait été déclaré vainqueur en novembre, un fait accompli accepté à contrecoeur par les pays occidentaux. Depuis, Karzaï a tenté de nommer lui-même les cinq membres de la commission, mais il a dû faire marche arrière en acceptant que deux d'entre eux, soit une minorité, représentent l'Onu. C'est ce compromis qui resterait actuellement valide dans la perspective des législatives.