Les opérateurs économiques se sont plaints de la concurrence déloyale, de la bureaucratie et des retards de recouvrement auprès des institutions de l'Etat. Se félicitant de prime abord du nouveau plan quinquennal de développement, lancé cette année avec un budget exécutoire de 150 milliards de dollars, «favorable aux entreprises nationales», les opérateurs algériens ont exprimé leur attente du nouveau Code des marchés publics dont la publication est programmée pour avril prochain. S'exprimant lors d'une conférence-débat autour du thème «Les marchés publics et le principe de la concurrence et des modalités prévues pour en mieux réglementer l'usage», organisée au niveau du centre de presse du quotidien El Moudjahid, les opérateurs économiques ont étalé leurs contraites en matière de «blocages administratifs, les retards de recouvrement auprès des institutions de l'Etat, la bureaucratie effrayante avant même de soumissionner pour un projet». La question de la concurrence avec les entreprises étrangères opérant en Algérie a été également abordée. Habib Yousfi, président de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (Cgea) a dénoncé toute «une panoplie de barrages qui ne permettent pas aux opérateurs nationaux d'exercer sereinement». Pourtant, a-t-il souligné, il existe mille et une possibilités pour une PME d'être partie prenante dans un marché public en prenant le soin de l'associer dans le cadre des marchés publics. Si elle est faible, elle peut s'associer avec d'autres et créer ainsi un groupement pour réaliser un projet de grande envergure tout en leur permettant de postuler à des marchés. Néanmoins, les conférenciers ont salué la préférence des pouvoirs publics pour les entreprises algériennes, notamment la mesure portant «le taux de préférence nationale à 20%, voire 25%, contre 15% actuellement». Pour sa part, le commissaire aux comptes et expert comptable, Djamel Djerrad, a prôné «un libre accès aux marchés publics avec une égalité de traitement à tous les soumissionnaires». Il a, en outre, recommandé un encouragement au professionnalisme des opérateurs de la commande publique et de renforcer la lutte contre la corruption tout en garantissant les voies de recours. Dans son intervention, le président de l'Association générale des entrepreneurs algériens (Agea), Mouloud Kheloufi, a souhaité que le futur Code des marchés publics soit favorable à la promotion des PME et les textes doivent leur permettre de «se défendre vis-à-vis de l'administration (bureaucratie, corruption et favoritisme) ainsi qu'envers les entreprises étrangères». Il a saisi cette occasion pour rappeler la tenue des 2es Assises nationales du bâtiment, travaux publics et hydrauliques (Btph) en juin 2010 à Oran. Il a également demandé que soient allégées les démarches administratives, entre autres Casnos, Cnas et Cacobath, en fournissant les documents à ces instances, désormais une fois par an, et non chaque trimestre. Il a instamment demandé que les marchés publics soient attribués dans une «meilleure équité».