Les travailleurs de l'éducation et de la formation préconisent la création d'une confédération de syndicats autonomes. Le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) considère que la maturité du mouvement syndical de l'éducation en Algérie ne fait plus de doute. En effet, le mouvement s'élargit aussi bien en termes d'adhésion qu'en termes de revendication. Ainsi, et après la question salariale et autres revendications socioprofessionnelles, les travailleurs de l'éducation défendent vaillamment leurs droits syndicaux et développent une solidarité entre les corps de l'éducation afin de créer une confédération de syndicats autonomes. C'est ce qui ressort du 4e congrès national du Satef, tenu hier à Alger. «Le Satef, qui soutient toutes les revendications communes, appelle la tutelle à la raison, éclairée par les droits consacrés par les textes en vigueur de la République», a déclaré le secrétaire général du Satef, Salem Sadali, dans son allocution d'ouverture. «A l'image de l'ensemble des travailleurs de la Fonction publique et de tous les salariés, le malaise des travailleurs du secteur éducatif continue de s'aggraver. Pour être au centre du malaise actuellement, la question salariale n'en constitue pas le seul élément. Les efforts pour le cerner doivent être redoublés par les travailleurs et leurs représentants», estime l'orateur qui souligne que si la question salariale peut constituer un minimum commun mobilisateur de la solidarité intersyndicale, «il n'en demeure pas moins que le marasme généralisé continuera, s'il n'est correctement cerné, à ballotter le champ syndical et à le mener de reconfiguration en reconfiguration aux contours imprécis». Le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation veut faire de l'éducation une priorité nationale en lui consacrant au moins 6% du PIB. Le Satef revendique notamment «l'amélioration de la qualité des structures pédagogiques et leur équipement en moyens nécessaires». Il tient également à garantir une formation continue de qualité aux enseignants et à réduire le recours à la contractualisation si ce n'est au nom de l'impératif du remplacement temporaire. Le même syndicat appelle aussi à agir pour mettre fin à la surcharge des classes et améliorer les conditions socioprofessionnelles des personnels du secteur. En ce qui concerne les revendications relatives au statut de l'éducateur, le même mouvement syndical propose que «les emplois d'enseignement et d'encadrement dans l'éducation ne doivent pas être concernés par le régime de contractualisation prévu à l'article 19 du statut général de la Fonction publique». Toutefois, le Satef insiste aussi sur «l'intégration de tous les enseignants contractuels». Par ailleurs, le même syndicat propose de «créer un nouveau corps, celui d'assistant psychopédagogique dans chaque établissement scolaire». Au chapitre de la classification, le Satef demande à revoir le classement des adjoints de l'éducation (à la catégorie 10) ainsi que celui des professeurs ingénieurs (catégorie 14). S'agissant des indemnités, l'on appelle à l'instauration de «l'indemnité de logement pour tous les personnels, à l'indemnité de formation continue pour les enseignants, à l'indemnité d'activité préscolaire pour tous les personnels, à l'indemnité de l'encadrement et enfin l'indemnité de nuisance».