Alors qu'une grève dans le secteur de l'éducation est déjà annoncée pour le 15 janvier prochain par certains syndicats, et une autre pour les 12 et 13 janvier par le syndicat Cnapest, voilà que le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) appelle à une grève nationale le 13 janvier. L'annonce a été faite lors d'une conférence de presse animée, hier, à Tizi Ouzou, par le coordinateur de wilaya du Satef, S. Sadali, qui a expliqué qu'à travers cette grève, il est question de rejeter le projet de statut particulier de l'éducation qui, selon lui, “consacre une régression intolérable des acquis professionnels et sociaux des travailleurs de l'éducation”. Le renvoi du régime indemnitaire aux calendes grecques et au gré du ministère, la condamnation des milliers de travailleurs contractuels à l'éternelle précarité, la marginalisation de pans entiers de travailleurs dont les adjoints de l'éducation, PTL, ASE, et autres attachés de laboratoires, par l'administration qui se donne aussi toute la latitude en termes de recrutement sans contrôle de la part des représentants des travailleurs et le droit de vie et de mort sur les travailleurs à travers des dispositions disciplinaires dignes d'une caserne, la réduction des organes paritaires au rôle de figurants, et la réduction du droit syndical à sa plus simple expression constituent l'ensemble des éléments qui consacre cette régression. À travers la grève de dimanche prochain, le coordinateur du Satef dit aussi vouloir “mobiliser le secteur de l'éducation autour d'un mouvement qui ne s'arrêtera qu'une fois les droits des travailleurs arrachés”. “Travailleurs de l'éducation, c'est maintenant ou jamais !” est d'ailleurs l'intitulé de la déclaration du Satef à travers laquelle il appelle à une mobilisation large et déterminée contre ce statut qu'il qualifie de “fatal pour les acquis des travailleurs” dans la mesure où, selon le conférencier, “s'il est promulgué en l'état, il donnera à coup sûr le coup de grâce à la corporation des éducateurs et à l'école algérienne”. Lors de son point de presse, le coordinateur du Satef à Tizi Ouzou s'est longuement étalé sur les propositions faites par le syndicat qu'il représente pour y remédier aux lacunes recensées dans le nouveau statut des travailleurs de l'éducation et les textes y afférents. L'intégration de tous les enseignants contractuels, la révision du classement des professeurs ingénieurs et des adjoints de l'éducation, le maintien des actuelles indemnités et la création d'autres encore, le maintien de la prime de rendement individuelle à 40%, la définition des droits et devoirs des travailleurs dans le cadre d'une charte de l'éthique professionnelle de l'éducateur, la consécration de la création au sein de chaque direction de l'éducation d'une commission des examens et concours de recrutement, l'institution d'un concours national pour l'accès au poste de directeur de l'éducation, la consécration du droit au libre exercice syndical et à la négociation locale et nationale, sont entre autres propositions faites par le Satef, mais qui ne sont pas du tout prévues dans ce statut. Le coordinateur du Satef n'a pas conclu sa conférence avant de préciser que la grève du 13 janvier ne constitue pas la seule action décidée. Autrement, l'organisation d'une conférence nationale sur le pouvoir d'achat est prévue pour le 17 janvier prochain avec la participation de plusieurs syndicats dont le CLA, le Cnapest, le Snapap, la Snte, le Snpepm, le Ceca et le Satef. Celle-ci sera suivie d'une grève et d'un rassemblement national à Alger après la troisième semaine de janvier. Samir LESLOUS