Des négociations sont en cours avec des étrangers pour la construction de véhicules. La voiture made in Algeria n'est pas pour demain. Le projet traîne en longueur. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, a reconnu le retard accumulé. «Nous avons perdu beaucoup de temps», a-t-il avoué lors de l'émission En toute franchise diffusée sur les ondes de la Chaîne III. Il a affirmé que le projet est toujours au stade des négociations avec plusieurs opérateurs étrangers. «On a décidé de discuter avec plusieurs constructeurs», a-t-il précisé. Il veut établir un partenariat au meilleur coût et de meilleure qualité pour satisfaire le consommateur. Des informations ont été rapportées faisant état de la conclusion d'un contrat avec le constructeur français, mais M.Temmar n'a soufflé mot sur le dossier. Il a tenu à déclarer que ce n'est pas l'Etat qui va construire la voiture. «C'est aux entreprises économiques d'aller de l'avant», a-t-il indiqué. M.Temmar explique que l'Etat se charge d'assurer les moyens que ce soit sur le plan matériel ou financier. «Tout ce que nous pouvons faire, nous le ferons pour aider les entreprises à aller de l'avant et construire des voitures», a-t-il soutenu. Il ajoute que «c'est ce que nous appelons le partenariat public-privé». Se voulant plus explicite, le ministre réitère que le rôle de l'Etat est de mettre les moyens et de préparer le climat pour pouvoir inciter les entreprises à développer leur industrie. Ainsi, M.Temmar renvoie la balle aux entreprises nationales qui doivent relever le défi. Les déclarations du ministre démontrent que les Algériens doivent encore patienter pour conduire la voiture produite localement. Interrogé sur le retard accusé dans la mise en place de la «stratégie nationale», l'invité de la radio a mis l'accent sur le fait que la stratégie n'est pas une machine qu'on peut mettre directement en marche mais que c'est un processus qui se réalise progressivement. «Nous avons commencé à travailler depuis deux ans sur cette stratégie», a-t-il rappelé. Le travail d'identification des secteurs et l'évaluation du tissu industriel demandent beaucoup de temps. «Il a fallu faire appel à des experts qui ont une longue expérience pour parvenir à dégager cette politique», a-t-il argumenté. M.Temmar réfute l'idée selon laquelle rien n'a été fait. Il admet qu'il y a un manque de communication par son département. «Oui, peut-être n'avions-nous pas bien communiqué», a-t-il affirmé. Concernant la création de zones intégrées du développement industriel, le ministre a avancé que 28 wilayas ont été identifiées. L'opération pilote aura lieu dans cinq wilayas: Blida, Annaba, Bordj Bou Arréridj, Sétif et Oran. L'opération sera élargie à d'autres wilayas comme Tlemcen, Constantine, Ghardaïa et Sidi Bel Abbès avant d'être généralisée sur l'ensemble des 28 wilayas. Revenant sur l'investissement étranger, M.Temmar a expliqué la portée des dernières mesures économiques. «Nous n'avons pas besoin d'argent, nous avons suffisamment de ressources pour financer nos projets, mais nous avons besoin du transfert de technologie», a-t-il précisé. Il avance que l'Etat a mis 185 milliards de dollars dans le programme présidentiel. Sur la disparition des SGP, le ministre a confirmé cette décision. Les SGP vont disparaître progressivement et seront remplacées par de grandes entreprises à l'image de Sonatrach et de Sonelgaz. Selon le même responsable, un programme de mise à niveau visant 20.000 entreprises est dégagé et sera mis en oeuvre dans les prochaines semaines. «Nous sommes en train de discuter le montage financier avec le département des finances», a-t-il assuré. Ce programme de mise à niveau cible uniquement les entreprises de production et non pas de service.