La conférence, qui se tient à Gatineau, près d'Ottawa (Canada), prépare le sommet des chefs d'Etat du G8 à Muskoka, en Ontario, les 25 et 26 juin. Les chefs de la diplomatie du G8 se réunissent aujourd'hui et demain au Canada pour discuter des menaces qui pèsent sur la sécurité mondiale: prolifération nucléaire, terrorisme et «fragilité régionale» risquant de déboucher sur une crise. Ces têtes de chapitre citées dans plusieurs chancelleries correspondent à des zones géographiques bien précises: l'Iran et la Corée du Nord pour le nucléaire, l'Afghanistan, le Pakistan et le Yémen pour le terrorisme, l'Amérique Latine et la Bosnie pour les tensions potentiellement déstabilisatrices. La conférence, qui se tient à Gatineau, près d'Ottawa, prépare le sommet des chefs d'Etat du G8 à Muskoka, en Ontario, les 25 et 26 juin. Le ministre canadien des Affaires étrangères Lawrence Cannon et ses invités, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, la dirigeante de la diplomatie européenne Catherine Ashton, le Français Bernard Kouchner, le Russe Sergueï Lavrov et leurs homologues allemand, britannique, italien et japonais, devraient travailler sur deux déclarations, l'une sur l'Afghanistan et l'autre sur la non-prolifération, a-t-on appris de source diplomatique italienne. Les efforts mondiaux de non-prolifération ont reçu vendredi un coup de pouce avec l'annonce d'un nouvel accord «Start» russo-américain de désarmement. Dans un discours prononcé quelques jours avant la conférence, M.Cannon a évoqué ses objectifs en citant en premier lieu la préparation du sommet de Washington sur la sécurité nucléaire (12-13 avril) et de la conférence d'examen du traité de non-prolifération (TNP) en mai, évoquant «les ambitions nucléaires très inquiétantes» de l'Iran et de la Corée du Nord. «Je veux aussi aider le Pakistan et l'Afghanistan à faire progresser leur dialogue au sujet des problèmes frontaliers», a-t-il ajouté. Un diplomate russe de haut rang a indiqué à Moscou qu'il s'agit de promouvoir «une plus grande coopération entre Etats du G8 sur la zone frontalière pakistano-afghane». «Là où les combattants sont basés, là où des hostilités se déroulent des deux côtés (de la frontière), c'est l'absence de vie économique qui pousse la population à faire la guerre. Le G8 va essayer de s'entendre sur de nouvelles mesures pour l'économie et le développement de cette région, avec l'accord des deux gouvernements», a dit le responsable russe. Dans son discours, le chef de la diplomatie canadienne - qui doit faire prochainement une visite au Yémen - a évoqué ce pays dans le contexte des préoccupations de sécurité. «L'attentat raté du 25 décembre contre un avion américain nous a brutalement rappelé que le terrorisme provenant d'un pays lointain, en l'occurrence le Yémen, et visant une destination près de chez nous, dans ce cas-ci la ville de Detroit, est une menace très réelle, chez nous», a-t-il dit. Sur le chapitre des «régions vulnérables», l'hôte de la rencontre a l'intention d'insister sur une plus grande coordination des efforts des pays industrialisés pour leur venir en aide. «Je veux discuter de la façon dont nous pouvons aider certains pays, comme le Yémen, les pays du Sahel, l'Afghanistan, Haïti ou d'autres pays des Amériques, à mettre en place les institutions dont ils ont besoin pour prévenir les conflits et lutter contre le terrorisme, la prolifération nucléaire, la criminalité et le trafic de drogue», a-t-il dit.