Au moment où les forces internationales sont engagées dans une offensive pour déloger les talibans du sud du pays, M.Obama a justifié l'envoi de 30.000 soldats supplémentaires. Le président américain Barack Obama a promis dimanche soir de défaire les taliban, lors d'une visite surprise en Afghanistan, la première de sa présidence, dont il a profité pour demander à son homologue afghan Hamid Karzaï davantage d'efforts pour lutter contre la corruption. «Avec nos partenaires, nous l'emporterons. J'en suis absolument certain», a déclaré le président Obama aux centaines de GI's venus l'écouter à la base de Bagram, près de Kaboul, où il avait atterri quelques heures plus tôt dans le plus grand secret. Revêtu d'un blouson d'aviateur, M.Obama a averti que «si les taliban reprennent ce pays et qu'Al Qaîda peut agir en toute impunité, davantage d'Américains seront en danger de mort». «Tant que je suis votre commandant en chef, j'empêcherai que cela se produise», a-t-il lancé à ses troupes qui l'ont longuement ovationné. Au moment où les forces internationales sont engagées dans une offensive pour déloger les taliban du sud du pays, M.Obama a justifié l'envoi de 30.000 soldats supplémentaires, décidé en décembre, dans l'espoir de renverser la tendance après huit ans de guerre. «Nous allons empêcher Al Qaîda d'avoir un sanctuaire. Nous allons renverser l'élan des taliban», a-t-il promis. Aux Afghans, le président américain a expliqué que son armée «est là» pour les «aider à forger une paix chèrement gagnée». «Nous voulons construire une relation durable basée sur des intérêts mutuels et du respect mutuel», a-t-il expliqué. M.Obama n'est resté en Afghanistan qu'environ cinq heures, avant de repartir pour Washington à bord de l'avion présidentiel Air Force One. Après son arrivée sur le sol afghan à la tombée de la nuit, M.Obama a pris un hélicoptère pour se rendre au palais présidentiel de Kaboul pour des entretiens avec M.Karzaï. A l'issue de l'entrevue qui a duré vingt-cinq minutes, M.Obama s'est dit encouragé par les «progrès» du gouvernement afghan pour combattre le trafic de drogue et la corruption, tout en expliquant qu'il attendait encore davantage de son allié. Signe d'encouragement, son porte-parole a fait savoir que M.Karzaï serait reçu le 12 mai à la Maison Blanche. «La compréhension a été mutuelle et l'atmosphère extraordinairement sincère et amicale», a confié à la télévision afghane le porte-parole de M.Karzaï, Waheed Omar. La visite de M.Obama a été entourée du plus grand secret pour des raisons de sécurité. A bord d'Air Force One, son conseiller à la sécurité nationale, le général James Jones, a expliqué aux journalistes que le président comptait demander à M.Karzaï de lutter davantage contre la corruption. «Le président (Karzaï) doit comprendre à quel point cela est important», a déclaré le général Jones. Barack Obama s'était déjà rendu en Afghanistan en 2008 lorsqu'il était sénateur et candidat à la Maison Blanche. Il avait promis à l'époque de retirer les troupes américaines d'Irak et de mettre l'accent sur la guerre en Afghanistan, afin de lutter contre Al Qaîda. Après son arrivée à la Maison Blanche en janvier 2009, M.Obama a rapidement ordonné le retrait des troupes de combat d'Irak, ce qui devrait être chose faite cet été, puis il a annoncé en décembre l'envoi de 30.000 soldats supplémentaires en Afghanistan. Le président américain compte sur ces renforts pour reprendre l'initiative face aux taliban et rapatrier les troupes américaines à partir de l'été 2011. Mais il a besoin pour ce faire de renforcer les forces armées afghanes, afin que celles-ci puissent prendre le relais. Les effectifs de l'armée américaine et de l'OTAN devraient passer à 150.000 hommes en Afghanistan en août prochain.