Cette manifestation a été clôturée hier soir après avoir déroulé une sympathique programmation depuis le 24 mars dernier. L'événement entre dans le cadre de la célébration du 20e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques algéro-coréennes. «Cette semaine est née suite à l'initiative d'une association privée de femmes coréennes, qui se sont intéressées à la culture coréenne. La présidente est une entrepreneur qui travaille activement ici en Algérie. En tant que représentante gouvernementale, l'ambassade a bien voulu coopérer avec cette association. Je crois que c'est un bon exemple de coopération entre le secteur public et le secteur privé. Au sein de cette association privée, il y avait des artistes», nous a confié Shin Woosic, premier secrétaire à l'ambassade de Corée à Alger. Et de poursuivre: «Nous avons voulu montrer tous les aspects de la culture coréenne. Je suis très content. En week-end je crois il y a eu entre 600 et 700 personnes qui ont visité le Palais de la culture pour découvrir la beauté de la culture coréenne. Etant un grand amateur de musique, j'ai présenté tous les spectacles. Nous avons choisi des films pour toute la famille. Grosso modo, je peux dire que la semaine culturelle coréenne s'est très bien passée.» Riche en activités artistiques et culturelles, cette semaine comprenait une exposition de peinture avec une cinquantaine de participants, d'artisanat, de cuisine et une revue de mode, ainsi qu'un concert de chants lyriques et chansons coréennes, un atelier de peinture orientale, une table de repas traditionnel, des dégustations de plats coréens et de plats mixtes, des spectacles en tout genre traduisant, notamment le mariage traditionnel en Corée, avec la présentation de robes quotidiennes et autres royales, des photographies et autre fête gastronomique. La musique n'était pas en reste puisque plusieurs concerts ont été animés par des artistes de renom dont le baryton Kim Tae Hyoun, les pianistes Koh Shin Ae, Lee Ho Joon, Suh jae Hee sans oublier la performance remarquée de Park Cha Seung Hee. En effet, cette diversité dans le choix de la programmation a permis aux Algériens d'apprécier non seulement la vie et la sensibilité coréennes à travers la beauté authentique de ses robes traditionnelles mais aussi de découvrir une noce villageoise traditionnelle combinée à la danse des dames «gang gang Souwolai» avec quatre instruments de musique folklorique. Côté cinéma, cinq films étaient à l'affiche à même de traduire la vitalité de 7e art coréen qui constitue la nouvelle vague de jeunes réalisateurs, plus ancrés dans le monde moderne et dont la production s'adresse à un public essentiellement adolescent. Celui féru de Manga et autres gadgets numériques. C'est le cas du film La Belle souffre (200 Pounds Beauty) de Kim Yong-hwa. Une comédie romance sortie en 2006. C'est l'histoire de Hanna (Kim Ah Joong) qui possède d'une part un don de Dieu, sa belle voix et d'autre part un inconvénient de taille: elle est obèse. Un don qui aurait pu l'aider à réaliser son rêve, devenir une chanteuse à succès. Cependant, elle ne peut que rester dans l'ombre et prêter sa voix à Amy, par amour à son producteur dont elle croit qu'il l'aime. Or, un jour, Hanna surprend une conversation entre lui et Emmy et elle comprend que Sang-jun n'a aucun sentiment pour elle et ne fait que l'utiliser pour sa belle voix. Effondrée, Hanna décide de disparaître et réapparaît un an après. Après moult opérations de chirurgie esthétique, elle se métamorphose en une belle créature sous le nom de Jenny, bel et bien décidée à réaliser son rêve, accaparer la place d'Emmy et gagner par là même, le coeur du producteur qui, lui, nourrit une répulsion pour les filles refaites. Jenny passe une audition visant à trouver une nouvelle voix pour Amy...mais c'est elle qui est mise au-devant de la scène en raison de sa plastique. Très drôle et ne manquant pas de fantaisie, ce film dénonce tout de même une certaine cruauté,un autre mal du siècle qui fait des milliers de victimes dans le monde: le diktat de la beauté qui pousse des jeunes filles à détester leur apparence en créant chez elles une réelle cassure psychologique souvent irrévocable. Le film a contribué à révéler la charmante Kim Ah Joong (devenue très populaire à la suite du film). De plus, c'est elle qui chante réellement dans le film. Et on ne peut pas dire que la musique manque. Elle est même le moteur central de cette histoire comme l'est pour beaucoup de nos adolescents d'aujourd'hui avec tous ces concours de crochet et autre Star Academy. Le film renvoie bien à la société coréenne d'aujourd'hui entre ses pulsions frivoles et son évolution technologique soulignant en filigrane les moeurs de la nouvelle société coréenne. Agréable à suivre car esthétiquement bien fait, La Belle souffre est un film qui détend, émeut et pose des questions sans un brin moralisateur. Hier soir, c'est le film Marathon Jeong Yun-cheol, sorti en 2005 qui a clos cette semaine culturelle coréenne. C'est l'histoire d'un autiste de vingt ans qui se passionne pour la course à pied. Le film rend compte de son combat et de son affranchissement au sein de la société. Des films frais pour jeunes, reflétant la nouvelle direction de la politique de la production cinématographique coréenne.