Algérie Poste n'est plus en mesure d'assumer un fonctionnement normal du service public sans augmenter ses tarifs. «Si l'on calcule les charges et les dépenses, Algérie Poste devrait augmenter ses tarifs.» C'est ce qu'a déclaré hier le directeur général par intérim d'Algérie Poste, Abdelnacer Sayeh. Il répondait ainsi à une question d'un auditeur de la Chaîne III lors de l'émission «L'invité de la rédaction». Le responsable a démenti une quelconque augmentation des tarifs sans aviser au préalable les usagers. «L'augmentation des tarifs est publiée par décret et il n'y a eu aucune augmentation depuis 2006», a-t-il dit. Mais il n'a toutefois pas écarté la possibilité d'une augmentation future expliquant que les charges et les dépenses sont importantes. Toujours sur le volet financier, le directeur général par intérim a rappelé le contrat de performance conclu l'année dernière entre l'Etat et Algérie Poste. Il porte sur la mise en place et la réalisation d'un programme de modernisation et de renforcement du réseau d'Algérie Poste. A cet effet une enveloppe d'une valeur de 5 milliards de dinars a été réservée à ce projet. «Une enveloppe financière de l'ordre de 5 milliards de dinars nous a été attribuée par l'Etat cette année dans le cadre du programme de développement 2010-2014 pour continuer à informatiser les bureaux de poste», a-t-il fait savoir précisant que «la loi de finances 2010 prévoit un budget de 5 milliards de dinars pour moderniser les bureaux de poste alors qu'une autre enveloppe de l'ordre de 3 milliards de dinars a été destinée au fonctionnement». Par ailleurs, interrogé à propos du volume financier géré annuellement par Algérie Poste, le responsable a indiqué que «la masse monétaire est de 30.000 milliards de dinars dont 500 milliards sont issus des comptes CCP». M.Abdelnacer Sayeh est revenu sur la perturbation qu'a subie le réseau CCP en fin de semaine dernière et réfute la panne. Il a expliqué ainsi que «les bureaux qui fonctionnaient avec l'ancien système X25 n'ont pas connu de perturbations». Selon lui, celles-ci ont été enregistrées lors du basculement vers le réseau IP (Internet Protocol) du système informatique de l'opérateur public. Paradoxalement, il n'a pas hésité à ajouter que la coupure de la fibre optique au niveau de Ben Aknoun à Alger a entraîné une aggravation de cette perturbation qui s'est généralisée occasionnant une panne géante. Par ailleurs, l'invité de la rédaction de la Chaîne III a souligné que les nombreuses demandes au niveau central concernant des consultations de soldes ou des commandes de carnets CCP ralentissent le système. «Notre système reboote s'il n'y a pas de réponse au bout de 60 secondes. Le redémarrage freine un peu le service. Mais ce n'est pas un bug. Notre nouvelle application permet d'avoir plus d'informations sur les comptes», a-t-il argumenté. Néanmoins, M.Sayeh a reconnu que la perturbation des services n'a pas été suffisamment prise en charge, notamment sur le plan de la communication. «Cette insuffisance a créé la panique au niveau des bureaux de poste. Nous allons améliorer notre communication à travers notre site Internet ainsi qu'au niveau de chaque bureau de poste», a expliqué le responsable qui a eu à répondre aux questions des auditeurs. Ces derniers ont tenu à revenir sur l'état des billets de banque et la facturation des opérations, jugée trop importante. M.Sayeh a expliqué qu'«il y a un gros effort consenti par la Banque d'Algérie, notamment en ce qui concerne les billets de 200 dinars». Toutefois, a-t-il ajouté, «on constate dans les bureaux de poste que les billets qui partent, ne reviennent pas, on ne comprend pas le système financier (...) les billets neufs sortent mais ne reviennent pas».