Dans un communiqué signé de sa main, le président du MSP, Bouguerra Soltani, s'est dit étonné par les déclarations «de certains responsables au sujet de la nécessité d'enlever le voile et de se raser la barbe pour se faire délivrer le passeport et la carte d'identité biométriques». Par tactique ou par hypocrisie comme dirait Louisa Hanoune, M.Soltani s'adressait au ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni. Ce dernier, lors de ses tournées dans les différentes wilayas a rappelé que l'Oaic et l'Union européenne (UE) exigent que l'identification des personnes se fasse sur la base des systèmes d'empreintes digitales et d'une photo d'identité numérisée. «Ces normes consistent à prendre une photo dans un éclairage parfait et standard et que la photo couvre le visage à partir du sommet du crane jusqu'à la base du menton en faisant ressortir les oreilles», a-t-il dit à plusieurs reprises. Le ministre a énuméré différentes techniques d'identification biométriques, telles que la reconnaissance faciale, vocale, par les oreilles et par le comportement (démarche et gestuelle), l'iris, la rétine, l'ADN et la signature manuscrite. Et voilà ce qui a donné du grain à moudre à l'adepte de la rokia. Ce ne sont pas les affaires de corruption révélées chaque jour et qui gangrènent le pays, ce n'est pas le système éducatif, ce ne sont pas les médecins, ce n'est pas le pouvoir d'achat qui préoccupent M.Bouguerra. Ce qui le taraude, c'est le sort qui sera réservé au hidjab, le temps d'un flash. Pis encore, ce responsable politique pousse à des dérapages par ses égarements idéologiques, par ailleurs intentionnés, quand il assimile avec une déconcertante facilité le hidjab à l'Islam. «(...) Il y a la nécessité de respecter la religion musulmane, l'appel du 1er-Novembre et la Constitution qui stipule clairement que l'Islam est religion de l'Etat (...)», écrit Bouguerra Soltani dans son communiqué non sans avertir que cela pourrait créer d'autres crises «gratuites» aux Algériens. On ne sait pas de quelle crise parle M.Soltani, si ce n'est celle d'alimenter une polémique sciemment entretenue par les milieux islamistes au sujet de l'établissement des documents biométriques. Aucun Uléma musulman, aucune fetwa ne s'opposera à un pareil projet. Les documents biométriques contribuent à lutter très efficacement contre la criminalité et le terrorisme, donc à assurer le bien de la communauté. Cela est un constat établi et vérifié de par le monde. Mais fourvoyer un peuple par une vision réductrice de l'Islam est un délit grave et condamnable par la loi.