El Islah fustige la sortie médiatique de Ghlamallah et fait pression sur Noureddine Yazid Zerhouni. Après la peine de mort et le Code de la famille ayant ressuscité la polémique entre les islamistes et le reste de la société, c'est au tour des documents biometriques de remettre au goût du jour ces clivages. La décision du gouvernement de passer au passeport et à la carte d'identité biométriques, qui interdisent la prise de photo avec le hidjab pour les femmes et avec la barbe pour les hommes, a soulevé un véritable tollé dans le camp des islamistes. Désormais, le sujet relève d'une polémique qui va crescendo. Ainsi, la prise de photo en hidjab pour l'établissement du passeport et de la carte d'identité biométriques s'est muée en débat national. Même si le département de l'Intérieur et des Collectivités locales, s'est voulu rassurant quant à la prise en compte de la susceptibilité des femmes voilées dans la phase de préparation du lancement de l'opération, les islamistes ne veulent rien entendre. La démarche du ministère de l'Intérieur consistant à l'affectation, à chaque structure de daïra, d'une femme qui prendra en charge la numérisation des photos des femmes voilées, ne semble pas convaincre les opposants à la pose «tête nue et visage sans reliefs de barbe». La dernière polémique en date a mis aux prises le parti d'El Islah au ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, ce parti fustige les propos tenus par le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs au sujet de l'interdiction du khimar ou le voile et la barbe dans le passeport et la cartes d'identité biometriques. Ce membre du gouvernement «justifie l'injustifiable» relève ce document. Alors qu'il est attendu de lui, de faire fléchir le gouvernement et le faire revenir sur sa décision, M.Ghlamallah, a «défié (les femmes libres!) dans leur droit d'avoir des passeports portant leurs signes religieux et valeurs culturelles et civilisationnelles», peut-on lire dans le document. Les rédacteurs du communiqué invitent M.Ghlamallah «à prendre exemple sur le président du Haut conseil islamique, Cheikh Bouamrane et le président de l'association des ulémas musulmans, Cheikh Abderrahmane Chibane». Plus loin, il est relevé que la mesure d'interdiction du khimar et la barbe «est anticonstitutionnelle» en citant les articles 2-9-6 et 42. En fait, les tenants de l'Islam très rigoureux s'opposent au fait que le portrait, tête nue, circulera par le biais des futurs documents biométriques dans des lieux publics. Le ministre a affirmé, recemment, la nécessité de respecter la loi concernant l'application des mesures relatives au passeport et à la carte nationale d'identité biométriques. «Si la loi oblige la citoyenne à prendre une photo dans laquelle apparaissent ses traits sur le passeport biométrique, cette dernière doit s'y conformer», a déclaré M.Ghlamallah. Noureddine Yazid Zerhouni avait annoncé auparavant, que le voile devra être ôté conformément au règlement international qui exige que le front et les oreilles soient apparents sur la photo, d'autant plus que les documents biométriques contribuent à lutter très efficacement contre la criminalité et le terrorisme.