Cette action a pour but de réitérer le refus des villageois de céder au chantage et de payer la rançon. Dix jours après le kidnapping de leur concitoyen, les villageois de Aït Koufi passent à l'action. Hier, dès les premières heures de la matinée, des milliers de personnes sont sorties dans les maquis de la région de Boghni. Une battue est organisée après une assemblée qui a réuni les dizaines de villages constituant la coordination des comités des communes de Mechtras, Bounouh, Assi Youcef et Boghni. A noter aussi que cette action s'inscrit dans le but de réitérer le refus des villageois de céder au chantage et leur niet quant au payement de la rançon de 2 millions de dinars exigée par les ravisseurs. Selon des sources locales, la battue vise à établir un contact direct avec les kidnappeurs afin de les amener pacifiquement à relâcher leur victime âgée de quatre-vingts ans. A noter également que ce procédé a été utilisé par les habitants de la commune d'Iflissen, une commune située sur le littoral. Après avoir refusé de payer la rançon demandée par les kidnappeurs, les villageois d'Isennajen ont, pour rappel, demandé l'aide des comités de la région. Chose faite instantanément. En l'espace de quelques heures, toutes les communes de la daïra de Tigzirt, à savoir Iflissen et Mizrana se sont mobilisées pour la, libération du commerçant kidnappé un certain 30 octobre de l'année passée. Une battue est organisée dans les massifs de Mizrana à l'ouest ainsi que la forêt de Yakouren du côté est de la wilaya de Tizi Ouzou. Ce genre de réponse, notons-le, tend à se généraliser car d'autres localités ont eu à affronter ce type de situation. C'est aussi une manière d'exprimer le ras-le-bol des populations quant à l'insécurité régnant et qui rend la vie insupportable dans la région. Hier à Aït Koufi, la mobilisation était à son summum. Les villageois qui sont sortis dans les forêts se disaient prêts à aller jusqu'au bout de leur action. «Nous allons rester mobilisés jusqu'à la libération sans conditions de la victime», s'insurgeait la majorité des gens interrogés. Pour la suite à donner à leur mouvement, les villageois affirmaient que l'extension de la mobilisation sera à l'ordre du jour dans les jours à venir si les ravisseurs ne répondaient pas par l'affirmative. Une chose apparaît des plus certaines cependant: le payement de la rançon est catégoriquement exclu. Enfin, il est à rappeler aussi que les populations de la région n'avaient pas beaucoup de choix. On parle de dizaines de kidnappings en l'espace de quelques années. Les cinq rapportés par la presse ne sont que la partie apparente de l'iceberg. Le malaise est grand et la situation demeure des plus incertaines parmi cette population visiblement livrée à elle-même.