L'APC, première instance concernée, se trouve dans l'incapacité de juguler le phénomène. En dépit des incessantes mises en demeure lancées par la municipalité, les trottoirs de la ville ne sont pas près de se libérer des griffes des commerçants peu soucieux de règles d'urbanisme. Plus de place pour les piétons! Près de 90% des espaces réservés à cet effet sont squattés sans que les autorités locales ne puissent réagir. Les marchands, même de meubles, exposent, en toute quiétude, leurs produits, tandis que les cafetiers étalent leurs chaises et tables au su et au vu de tout le monde sachant à l'avance que l'impunité «fait loi». Cela en l'absence des cahiers des charges ou d'une instruction de wilaya régissant la gestion des biens d'Etat. «Trig El Faïence» situé en plein quartier Medioni est très connu pour ses multiples activités commerciales. Tous les articles de quincaillerie, de droguerie et matériaux de construction y sont vendus à même la chaussée bloquant la circulation automobile sur plusieurs kilomètres. Le même spectacle à Choupot, où le commerce des habits a dépassé tout entendement tandis que le marché de M'dina J'dida est une légende. A ce niveau, l'activité commerciale n'est soumise à aucune règle. C'est la jungle. À qui se plaindre? Aucune institution ne semble s'intéresser à la grande invasion commerciale à l'oranaise. Malgré l'image désolante qu'offre cette situation, l'APC d'Oran, première instance concernée, se trouve dans l'incapacité de juguler le phénomène. Comme à l'accoutumée, celui-ci prendra de l'ampleur à la faveur de la saison des grandes chaleurs, qui pointe déjà le nez. La circulation piétonnière, qui est très difficile au centre-ville d'Oran, survient au moment où le nouveau Code de la route est en pleine application. Les obstructions des espaces piétonniers peuvent entraîner des lourdes amendes aux piétons lesquels sont contraints de se frayer un petit passage à même la chaussée. Ce tohu-bohu ne se fait pas à l'insu des responsables locaux. «Il n'y a eu aucune délivrance d'autorisation d'exploitation des trottoirs à des fins commerciales» apprend-on auprès des services municipaux en charge de la question. De plus, toute volonté d'exploitation commerciale des espaces piétonniers doit passer par le dépôt de dossier par le concerné auprès du service des activités économiques relevant de la commune. Ce dernier (le service des activités commerciales) est le seul habilité à prononcer un avis favorable ou défavorable après concertation avec les délégués de secteurs urbains. «Jusque-là aucune demande n'a été formulée», indique-t-on. Sur un autre plan, le marché parallèle continue à asséner des coups durs à l'économie nationale malgré l'existence de près d'une trentaine de marchés dont plus de la moitié restaurée.