Des affrontements ont éclaté, hier matin, entre les jeunes des localités de Tizi Rached et les forces de l'ordre au niveau de la zone industrielle de Oued Aïssi. Après trois journées consécutives de fermeture, la zone industrielle de Oued Aïssi a été rouverte dans un climat de tension. Des affrontements ont éclaté, hier matin, entre les jeunes des localités de Tizi Rached et les forces de l'ordre dépêchées sur les lieux. Après le retour au calme vers la mi-journée, l'on dénombrait quatre arrestations parmi les jeunes émeutiers ainsi que plusieurs blessés. Tout au début, les jeunes de ces villages avoisinants la zone d'activité de Oued Aïssi ont fermé les entrées de toutes les usines activant dans ce périmètre. Des complexes industriels comme l'Eniem ont dû arrêter le travail pendant trois journées consécutives. Les mêmes protestataires ont également procédé au blocage de la RN12 reliant la wilaya de Tizi Ouzou à l'Est du pays. A l'origine de leur colère, les jeunes protestaient contre les procédures de recrutement au sein de ce complexe industriel électroménager. «Nous devons avoir notre part des postes d'emploi engagés par l'Eniem», criait un jeune de la localité de Oued Aïssi. En effet, les habitants de ces villages reprochent aux services concernés, leur exclusion dans l'embauche. «Toutes les régions de la wilaya ont bénéficié des postes du pré-emploi au sein de cette entreprise sauf nous qui habitons à quelques mètres de l'usine», affirmait un autre visiblement très remonté par l'intervention musclée des forces de l'ordre. Hier donc, à la mi-journée, le calme était revenu mais la zone demeurait toujours paralysée. Les travailleurs de l'Eniem ont été libérés pour la troisième journée. Les jeunes protestataires, quant à eux, assuraient que leur mouvement allait se poursuivre jusqu'à la satisfaction de leur revendication qu'ils jugeaient éminemment légitime. «Les autorités ont le devoir moral de regarder de près les procédures d'embauche qui nous excluent», hurlait, déçu, un autre jeune en colère. Par ailleurs, il convient de signaler que ce genre d'actions n'est pas nouveau dans la wilaya. Chaque semaine, une localité recourt à ce procédé pour attirer l'attention des responsables locaux sur ses problèmes. Des mairies, des daïras, des routes, des sièges de plusieurs administrations ont connu ce sort afin que les responsables concernés se mettent à dialoguer avec les protestataires. La fréquence effrénée de ces actions renseigne aussi clairement que ce ne sont pas les problèmes qui sont à l'origine mais c'est plutôt l'autisme des responsables qui en est le déclencheur.