La procession des responsables américains à Alger continue avec la venue du secrétaire d'Etat à la Justice. Le ministre américain de la Justice, Eric Holder, sera en visite à Alger dès ce mercredi. Il signera un accord d'assistance judiciaire mutuelle avec le gouvernement algérien. C'est ce qu'a indiqué hier John Brown, responsable de la communication à l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique à Alger, lors d'une conférence de presse. De nombreux secteurs sont concernés par ce futur accord. Il s'agit d'échange d'information sur le terrorisme, le trafic de drogue et tout genre d'activités illicites. Aucun autre détail n'a été divulgué par le responsable américain sur le contenu de cet accord. Le même responsable s'est contenté de souligner que cette visite intervient dans un contexte caractérisé par une coopération accrue entre l'Algérie et les Etats-Unis, notamment dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. L'Algérie fournit déjà des informations aux Etats-Unis après la mise en place de mesures de contrôle accrues dans le cadre de la sécurisation du transport aérien. Le même responsable n'a pas été dans la capacité d'expliciter la nature des informations divulguées. S'agit-il des noms des voyageurs, de leurs adresses, de leurs professions ou de leurs orientations politiques? On n'en saura rien. Ces informations constituent-elles une atteinte à la vie privée? Même silence. De toute façon, les Etats-Unis font du renseignement la cheville ouvrière de leur plan de lutte contre le terrorisme. De nombreux autres responsables américains, chargés de la sécurité ou non, se sont succédé à Alger depuis quelques mois. A la fin du mois dernier, c'était le directeur adjoint du Bureau fédéral des investigations (FBI), John S. Pistole, qui était à Alger. La lutte antiterroriste et la coopération avec la police et la gendarmerie algériennes ont été au centre des discussions du responsable américain avec des officiels algériens. Dès avril 2008, le directeur du FBI, Robert Mueller, avait révélé que ses services prévoyaient d'ouvrir une antenne à Alger. L'objectif avoué était de faire face aux nouvelles menaces en provenance du Maghreb, notamment celles émanant d'Al Qaîda au Maghreb. L'inquiétude des Américains dénotait du fait que les capacités d'Al Qaîda ont augmenté. Le directeur du FBI avait cité un exemple éloquent au Sénat. Il s'agissait de la possibilité pour des individus ayant deux passeports, par exemple français et algérien, de se rendre en Europe et de n'être plus qu'à un billet d'avion électronique de l'aéroport JF-K. Les Algériens ne sont pas fâchés de voir les Américains s'intéresser à la lutte contre Al Qaîda. Pour preuve, même le président Abdelaziz Bouteflika a reçu, en novembre dernier, le commandant américain d'Africom, le général William Ward. Depuis cette date, l'Algérie a organisé une conférence sur la sécurité au Sahel et une invitation est lancée pour un autre événement de la même sorte au Mali dans les prochaines semaines. Les Etats-Unis ont manifesté leur soutien à la conférence d'Alger. Ils ne voudraient pas laisser passer cette entente idyllique, ou presque, sans la mettre à profit. Et pleinement. D'autres responsables américains comme l'ancienne ambassadrice à Alger, et sous-secrétaire adjointe chargée des Affaires du Proche-Orient au département d'Etat, Janet Sanderson, ont visité le pays. C'est également le cas pour la coordinatrice des programmes au bureau américain de la coordination pour la lutte contre le terrorisme, Gina Abercrombie-Winstanly de se rendre au pays. La même démarche a été entreprise par Mme Nicole Lamb-Hale, sous-secrétaire d'Etat adjointe chargée des Affaires juridiques au département américain du Commerce en février dernier.