L'élevage est la solution préconisée par les producteurs de viande au lieu de recourir systématiquement à l'importation. Le président de la Chambre nationale d'agriculture, Mohamed Cherif Ould El Hocine a indiqué hier à l'Expression que le recours à l'importation de la viande rouge ne va pas nuire à la production nationale. Il précise que «l'importation de 10.000 tonnes de viandes rouges ne représente que 5% de volume global de l'importation en matière de viandes». Pour lui, cette solution ne va pas engendrer de problèmes à la production nationale à moyen terme. Cependant, a-t-il affirmé, le recours à l'importation n'est pas la meilleure solution. M.Ould El-Hocine a préconisé la mise en place d'une politique de l'élevage ovin et bovin ainsi que l'organisation des marchés. Actuellement, l'Algérie possède 150 millions d'ovins et 180 millions de bovins. La production nationale de viande représente 80% de la consommation. La facture des importations de l'Algérie était de 437 millions de dollars en février dernier, selon les données du Centre national de l'informatique et des statistiques. L'importation de la viande a coûté 6 millions de dollars en février 2010, selon la même source. Le ministère du Commerce a décidé d'importer en prévision du mois du jeûne, pas moins de 10.000 tonnes de viandes rouges fraîches, 5000 tonnes de viandes congelées et 4000 tonnes de viandes blanches. A cela s'ajoutent 30.000 tonnes de poudre de lait et 1000 tonnes de citron. Même le doyen de la faculté des sciences économiques et de gestion de l'université de Béjaïa, Farid Yaïci, considère que le recours à l'importation est un passage obligé pour l'Algérie à court terme. L'importation n'est pas une solution mais l'Algérie n'a pas le choix à court terme, a-t-il signalé. Le professeur Yaïci a indiqué que la structure des importations indique que ces dernières sont constituées à environ 15% de biens alimentaires, plus de 30% de biens destinés à l'outil de production, près de 40% aux biens d'équipements et un peu plus de 15% de biens de consommation non alimentaires. Les exportations sont constituées à près de 98% d'hydrocarbures. «Et ce sont là des tendances lourdes», a-t-il averti. Cette situation n'est guère reluisante. Le professeur Yaïci a indiqué que «le temps est compté et les hydrocarbures sont des ressources naturelles épuisables». Y a-t-il une autre solution autre que le recours à l'importation pour faire face à la flambée des prix pendant le mois sacré? Selon le professeur Yaïci, la solution passerait par une production plus importante.