«Nous avons constaté que l'offre est limitée sur le marché international», a déclaré le président de la Chambre nationale de l'agriculture. L'importation des vaches laitières est perçue comme une solution idoine à la crise du lait. Cependant, cette solution trouve des difficultés à être concrétisée. Cet aveu émane du président de la Chambre nationale de l'agriculture (Cna), Mohamed Chérif Ould Hocine. «Nous avons proposé l'importation de 14.500 vaches laitières. Mais l'offre est limitée sur le marché international», a déclaré, hier, M.Ould Hocine sur les ondes de la Radio nationale. Et de préciser: «Cela ne veut pas dire que le gouvernement a renoncé à cette solution. Il ne faut pas oublier aussi que l'Algérie a suspendu ses importations de certains pays comme la Hollande et la France pour des raisons sanitaires». Se voulant rassurant, l'intervenant révèlera que «l'ouverture des frontières à l'importation se fera officiellement incessamment. Ce qui nous permettra de pallier à la problématique même si le dossier est complexe». Le ministre du Commerce avait avancé l'importation de 100.000 vaches. Son collègue du ministère de l'Agriculture et du Développement rural avait triplé le chiffre: «Nous importerons 300.000 vaches laitières avec une productivité de 4000 litres/vache/an.» En attendant la concrétisation de cette mesure, M.Ould Hocine estime que la problématique du lait passe inéluctablement par l'encouragement de la production nationale. Il a soutenu que la solution idéale pour faire face à cette situation demeure le développement de l'élevage des vaches laitières à travers l'investissement dont notamment l'utilisation de l'insémination artificielle. Un accord sera conclu dans ce sens avec des Canadiens pour le transfert de leur savoir-faire, indique-t-il. En outre, la mesure de suspension de l'importation des viandes ovines jusqu'au mois d'août 2008 décidée par le gouvernement pour préserver le cheptel national a été saluée par le président de la Cna. Concernant l'approvisionnement du marché national en céréales, tous types confondus, le président de la Cna indique que les prix référentiel qui seront appliqués à l'achat des céréales et qui sont importants seront connus ces jours-ci sans pour autant donner plus de détails. «Le stock existant nous couvre encore jusqu'à la fin de l'année en plus de la production nationale», rassure-t-il. Quant à la facture d'importation des produits alimentaires, M.Ould Hocine, reprenant les chiffres de la Gendarmerie nationale, avance une facture de 4,8 milliards de dollars. «De ce fait, nous assurons les deux tiers des besoins par la production nationale», a-t-il dit. Pour lui, l'importation n'est pas un «complexe». «Il n'y a pas un pays qui n'importe pas. De plus, la facture d'importation comprend également des aliments que nous ne produisons pas en Algérie comme le café, le sucre sans oublier les dernières importations imposées par la crise du lait, des céréales et certains viandes, quoique pour cette filière, nous assurons une autosuffisance», tente-t-il d'expliquer et de prévoir des augmentations des prix en raison de plusieurs facteurs, notamment les changements climatiques. Pour ce qui est de l'investissement, il a tiré à boulets rouges sur les banques qui, selon lui, «ne jouent pas le jeu». Aussi, préconise-t-il de «revoir le règlement interne de la Badr». «Il faut qu'il y ait une agence de régulation du foncier agricole et c'est ce que prévoit justement le projet de loi d'orientation agricole». Ce projet en question se propose d'asseoir des bases visant à assurer la sécurité alimentaire, renforcer le rôle de l'agriculture dans l'économie nationale en favorisant le développement agricole et rural durable et la valorisation des produits agricoles. Ce texte de cinq chapitres vise, par ailleurs, à doter le secteur agricole d'un cadre juridique pour protéger les terres agricoles et assurer le développement du secteur à long terme, ajoute le communiqué.