L'Iran ne se sentira pas lié par les décisions «connues d'avance» du sommet de Washington sur la lutte contre la prolifération nucléaire auquel il n'a pas été invité, a déclaré hier le représentant iranien à l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea), Ali Asghar Soltanieh. «Le résultat de la conférence de Washington est connu d'avance, et aucune de ses décisions ne peut lier les pays qui n'y sont pas représentés», a déclaré M.Soltanieh cité par l'agence Isna. Les dirigeants de près de 50 pays et organisations internationales devaient évoquer hier et aujourd'hui à Washington le renforcement de la lutte contre la prolifération nucléaire, afin d'empêcher notamment que des armes de destruction massive ne tombent aux mains de mouvements terroristes. L'Iran, en conflit avec l'Occident sur son programme nucléaire qui s'en inquiète, n'a pas été invité à Washington. «Les Etats-Unis abusent des conséquences du 11 septembre pour détourner l'opinion publique mondiale de la menace pour la sécurité internationale que constituent les armes nucléaires (des grandes puissances), spécialement celles détenues par les Américains», a estimé M.Soltanieh. «La nouvelle doctrine nucléaire américaine prouve que les Etats-Unis ne se sentent engagés par aucune règle internationale», a ajouté le responsable iranien. Les Etats-Unis ont défini la semaine dernière une nouvelle doctrine nucléaire excluant des frappes contre des pays ne disposant pas de l'arme atomique ou étant signataires du traité de non-prolifération nucléaire (TNP), en excluant toutefois l'Iran et la Corée du Nord contre lesquels «toutes les options sont ouvertes», selon le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates.