A la tête du Comité olympique algérien depuis cinq mois, M.Rachid Hanifi aspire à changer bien des choses au sein de cette instance. Invité au forum du quotidien El Moudjahid, hier matin, ce docteur en médecine s'est prêté au jeu des questions et réponses avec la presse conviée à l'événement. Le point essentiel soulevé à maintes reprises par les journalistes est la prochaine participation algérienne aux Jeux olympiques de la jeunesse prévus à Singapour. A cet effet, le président du COA n'a pas caché sa déception en déclarant: «L'Algérie participera aux JO de la jeunesse avec une délégation maigre de sept athlètes, dont quatre nageurs, un joueur de tennis de table, un judoka et un athlète en haltérophilie. C'est un triste constat et cela est dû au retard accumulé par l'Algérie dans la préparation de ses sportifs. Mais dans ce déplacement sportif de premier ordre, il y aura également une note éducative et culturelle, ce qui est très positif pour les participants. Aussi, on mettra les moyens nécessaires pour préparer au mieux les prochains Jeux olympiques de 2016.» Dans un autre contexte, la violence qui se multiplie autour du sport dans le pays a fait objet de débat. En effet, aucun événement sportif n'échappe à la règle de la violence. Un fait inquiétant d'autant plus qu'il augmente: «C'est vraiment malheureux de voir autant de violence. J'ai entendu parler d'une bagarre générale après un match de foot féminin à Constantine. Il est plus qu'urgent de tirer la sonnette d'alarme. Au sein du COA, une vague de sensibilisation se prépare activement. D'ailleurs, l'ancien olympien, Noureddine Morceli, sera à l'animation de cette compagne antiviolence. Les jeunes sont des bombes d'énergie. Si elles sont bien exploitées sur les terrains, ça peut donner quelque chose, mais si elles ne sont pas prises en compte, elles peuvent s'exprimer dans la délinquance», affirme le président du COA. Une question concernant les joueurs de l'Equipe nationale qui se soignent au Qatar est revenu avec insistante. En véritable médecin du sport, M.Hanifi a avoué: «Ça fait vraiment mal d'entendre cela. En 35 ans de métier dans la médecine sportive, je n'aurai jamais pensé qu' un jour on enverrait nos sportifs ailleurs. Pour l'anecdote, l'Algérie a ouvert son premier centre de médecine sportive en 1971, alors que la France l'a fait en 1974. Les médecins africains venaient se former chez nous également à cette même époque. Aujourd'hui, un retard fou nous handicape. Afin de ne pas nous discréditer à l'étranger, j'espère que ces déplacements en valent le coup. D'ailleurs une commission pour surveiller les transferts de soins à l'étranger sera mise en place dans le but de mettre de l'ordre.» Le Professeur Hanifi a tenu à mettre l'accent sur le danger de l'argent dans le milieu du sport: «L'argent est le mal du sport et c'est le premier dopant pour le sportif, lorsqu'il y a une prime financière importante à la clé en cas de victoire. L'adversaire devient un ennemi à abattre non à battre», a-t-il indiqué avec regret. La mission du COA est de jouer un rôle de lien entre toutes les fédérations, tout en prenant soin que tout aille bien. Mais depuis que le retrait de confiance du président de la Fédération de basket-ball, rien ne va plus: «Le ministère de la Jeunesse et des Sports a tenté la médiation afin de protéger les basketteurs et la discipline, mais le bilan financier de l'ancien président a été rejeté. Il est très difficile de faire face à un départ du président avant la fin de son mandat. Pour l'heure, il n' y a toujours pas de directoire et la situation est assez alarmante. J'espère que dans un avenir très proche, on pourra trouver des solutions», a conclu le président Hanifi.