Le ministre des Ressources en eau a reconnu que les entreprises chinoises en charge de la réalisation de ce projet font pression sur l'Etat. L'importance du transfert de l'eau d'In Salah vers Tamanrasset se dévoile au grand jour. Il s'agit de consolider la présence de l'Etat sur ce territoire. «Il faut occuper cet espace. Il y va de la sécurité de notre pays», a déclaré, jeudi, Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, sur les ondes de la Chaîne II de la Radio nationale. Ce projet permettra de créer des agglomérations sur les 750 kilomètres qui séparent les deux villes du Sud. «De cette manière, la route Transsaharienne sera sécurisée», a assuré M.Sellal. L'objectif de ce projet est d'alimenter la wilaya de Tamanrasset en 100.000 m3 d'eau par jour. «D'ici la fin de l'année, l'eau potable (AEP) coulera dans les robinets de la ville de Tamanrasset», a annoncé l'invité du Forum de la Chaîne II. Bonne nouvelle pour la population de cette région qui souffre du stress hydrique, à telle enseigne qu'une citerne de 3000 litres est cédée à 2500 dinars. Au regard de l'importance que revêt ce projet vital, les entreprises chinoises en charge de sa réalisation font pression pour la révision des accords les liant avec l'Etat. «Nous sommes en fin de contrat. Ces entreprises savent que nous sommes soumis à l'urgence de terminer les travaux dans les plus brefs délais possibles. Pour cela, elles essaient de renégocier en position de force», a précisé M.Sellal. Alors, l'Etat cédera-t-il à ces pressions? La réponse du premier responsable du secteur est catégorique: le projet sera réalisé selon les clauses des cahiers des charges parafés par ces mêmes entreprises. «Il n'y aura aucune révision des accords signés», a martelé le ministre. Affirmatif, il a annoncé que le projet d'alimentation en eau potable du couloir Mostaganem-Arzew-Oran (MAO) est achevé. Le MAO est mis en service de manière définitive. Sur ce même registre deux grands projets de transfert de l'eau concernent les Hauts-Plateaux. Le premier a été lancé depuis deux ans. Il permettra l'irrigation de 40.000 hectares de terres agricoles à Sétif et El Eulma. A propos du second, le ministre a déclaré que son étude est prête. «Un avis d'appel d'offres sera lancé pour toute entreprise désirant prendre en charge sa réalisation», a enchaîné M.Sellal. Ce transfert permettra d'alimenter le sud de Tiaret et de M'sila ainsi que la wilaya de Djelfa à raison de 600.000 m3/jour. Un autre projet de transport d'eau est prévu à l'ouest du pays. Il sera lancé vers la fin de cette année. Ainsi, l'eau du Chott Ouest étanchera la soif des habitants du sud de l'Oranie et les régions du sud de Tlemcen, de Saïda et de Sidi Bel Abbès. Concernant la récupération des eaux usées, M.Sellal s'appuie sur les statistiques. «Au début de cette décennie, notre capacité de récupération était de 90 millions m3/année. Depuis, cette capacité s'est nettement améliorée. Actuellement, elle est de 550 millions m3/an», a souligné l'intervenant. Ce dernier a indiqué qu'à l'horizon 2014, cette capacité atteindra le seuil d'un milliard m3/an. Par ailleurs, M.Sellal a mis l'accent sur un point important: le choix stratégique du dessalement de l'eau de mer. Encore une fois, il a affirmé que 13 stations sont en cours de réalisation. Pour une capacité de 2,5 millions m3/j, ces installations couvriront l'ensemble des villes côtières du pays. Certaines de ces stations seront mises en service d'ici la fin de l'année en cours, à l'image de celles de Mostaganem et de Tlemcen. En outre, Abdelmalek Sellal a rappelé que le pays compte actuellement 66 barrages fonctionnels. Aussi, 13 barrages sont en cours de réalisation. M.Sellal a toutefois souligné que notre pays est semi-aride. «La moyenne d'alimentation en AEP est de 600 m3 par habitant. Nous sommes loin de la norme internationale qui est de 1000 m3/h», a regretté le ministre. Cela dit, la dynamique imprimée, ces dernières années, au secteur de l'hydraulique, a permis d'assurer une alimentation quotidienne en AEP de pas moins de 70% des 1541 communes réparties à l'échelle nationale. Pour la saison estivale prochaine, M.Sellal a été catégorique: l'été ne sera pas sec.