Dans La Maison du Néguev, le récit de la Palestino-Algérienne Suzanne El Farrah El Kenz, il y a cette douleur profonde qu'on ne peut jamais cicatriser. Une douleur liée à l'exil, au déracinement et la spoliation de la terre. Sorti lors du dernier Salon international du livre d'Alger (Sila), cet ouvrage obtiendra, quelques mois après, le prix Yambo Ouologuem, à la rentrée littéraire au Mali. C'est autour de cet ouvrage justement, que l'écrivain a animé, avant-hier, une rencontre à la librairie Chihab avec le critique littéraire, Rachid Mokhtari. «C'est un récit qui commence dans la maison et se termine par la maison (du Néguev), il n'y a pas de conclusions, c'est un journal...», nous dira-t-elle. Le récit s'ouvre ainsi sur un souvenir précis, le jour où la mère de l'auteure voulait partir voir la maison de son père à Néguev avec son cousin Salem. «Je me souviens encore, comme si c'était hier...» Après des années d'exil, Suzanne El Farrah El Kenz revient avec son fils Aniss en Palestine afin de visiter cette maison. Mais c'était pour repartir juste après. Née à Ghaza en 1958, Suzanne El Farrah El Kenz partira d'abord en Egypte, en Arabie Saoudite, et puis en Algérie en 1983 pour terminer ses études. Elle quittera l'Algérie pour la Tunisie et puis pour la France. Elle sera partout étrangère. Même dans son propre pays. «On ne peut vivre avec la blessure de la disparition de la patrie...», dira le grand poète palestinien, Mahmoud Darwich.