Le montant du chèque n'a pas été dévoilé mais il sera déterminé, selon le ministre, ultérieurement en fonction du pouvoir d'achat. Cette année, les familles nécessiteuses recevront des chèques à la place du couffin du Ramadhan. C'est ce qu'a annoncé le ministre de la Solidarité, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger. Djamal Ould Abbès a annoncé, jeudi dernier à Alger, en marge des travaux de la séance plénière du Conseil de la Nation, consacrée aux questions orales, qu'un nouveau projet était en préparation en prévision du mois de Ramadhan. Il vise à «accorder un chèque à chaque famille nécessiteuse pendant le mois sacré». Le ministre n'a toutefois pas dévoilé le montant de ce chèque et s'est contenté de déclarer que «le montant de chaque chèque sera déterminé ultérieurement en fonction du pouvoir d'achat». La liste des familles qui bénéficieront de ce chèque a été arrêtée. Le ministre affirme que toutes les mesures seront prises pour éviter tout dépassement. Et des dépassements, il y en a eu...Rien que pour l'année dernière, plusieurs scandales ont éclaté un peu partout sur le territoire national. L'aide aux familles démunies suscite moult convoitises. Et le couffin de Ramadhan est devenu un moyen de détourner l'aide, sociale. Ainsi, malgré le travail de recensement qui a été fait au niveau des directions des affaires sociales et entamé plusieurs mois avant le Ramadhan, il n'a jamais été permis de dresser des listes exhaustives. Des intrus, nullement dans le besoin, réussissaient toujours à s'infiltrer en grain de sable pour gripper la machine humanitaire. Il n'y a pas si longtemps, des familles qui percevaient des pensions en devises étaient aussi bénéficiaires du couffin de Ramadhan. Il suffisait que le chef de famille soit décédé pour que la famille en question soit classée dans la catégorie des nécessiteux. Cette pratique se faisait, évidemment au détriment des véritables familles pauvres. Chaque année, des citoyens et des représentants d'associations dénoncent le clientélisme observé dans la distribution des aides accordées par l'Etat aux démunis pointant du doigt la gestion du volet de l'aide sociale par les présidents des commissions des APC. Voilà l'une des raisons qui ont poussé le département de Ould Abbès à changer de stratégie. Une stratégie qui sera lente à mettre en place et non sans embûches. Et pour cause, malgré son existence depuis plusieurs années, l'opération du «couffin du Ramadhan» continuait jusqu'à l'année dernière à enregistrer des perturbations, notamment en ce qui concernait la distribution. Il n'était pas rare que des familles reçoivent leurs couffins plus de 15 jours après le début du mois sacré. Aussi, déterminer le montant des chèques en fonction du pouvoir d'achat, les établir à l'ordre des bénéficiaires, les signer et les attribuer à ces derniers, relèverait d'une stratégie qui ne saurait se faire en l'espace de trois mois. Même l'encaissement des chèques pourrait causer la cohue au niveau des agences bancaires ou postales compte tenu du nombre de familles démunies, estimées, pour l'année dernière, à près de 1,2 million. A rappeler que selon le ministre, cette opération vise, au-delà de son caractère humanitaire, à poursuivre le travail d'assainissement de la liste des bénéficiaires des aides sociales en Algérie. En effet, rien qu'au 31 décembre 2009, l'opération d'assainissement des listes des bénéficiaires du filet social a fait ressortir que 10% d'entre eux, soit un total de 121.699 personnes, sont des indus bénéficiaires. Cette opération a permis d'économiser la somme de 5,5 milliards de dinars, selon un bilan établi par le ministère.