Des affrontements ont éclaté entre les éléments de la police et les manifestants. C'est le quatrième local de ce parti à être ciblé par des actes criminels dont les auteurs restent toujours non identifiés. Selon des informations recueillies sur place, il était 21h30, lorsqu'un groupe de jeunes s'est introduit dans le local du FFS, situé au rez-de-chaussée de la salle de cinéma de la ville, pour y mettre le feu. Quelques instants après le déclenchement de l'incendie, la brigade de CNS stationnée, non loin de là, dans l'ex-caserne de la Gendarmerie nationale, intervient et procède à l'arrestation en flagrant délit de sept jeunes qui sont, à l'heure ou nous mettons sous presse, retenus dans les locaux de la police judiciaire à Béjaïa et seront probablement présentés aujourd'hui devant le procureur de la République. Des affrontements ont alors éclaté ente les éléments de la police et les manifestants pour se poursuivre jusqu'au petit matin, affrontements qui se sont soldés par trois blessés. Hier encore, un autre groupe de jeunes récidive en provoquant les policiers en faction sur les lieux du crime. A coups de pierres et de cocktails Molotov, ils s'en prennent aux éléments des forces de l'ordre qui ripostent par des bombes de gaz lacrymogène avant de procéder de nouveau à quatre arrestations. La situation demeurait encore tendue hier à El-Kseur qui n'est pas près de connaître l'accalmie eu égard à ce qui étant dit çà et là en prévision de la nuit. Nos tentatives d'entrer en contact avec les responsables du comité citoyen de la ville ont été vaines. Nous avons pu, cependant, savoir qu'une réunion d'urgence devait se tenir hier soir. La campagne électorale n'étant pas encore commencée que déjà le FFS fait l'objet de moult pressions avec pour objectif de l'amener à se retirer de la course aux locales prévues pour le 10 octobre prochain. Depuis le début de la campagne antivote menée essentiellement par les ârchs, le Front des forces socialistes n'en finit pas de subir des coups, dont le moins qu'on puisse dire, ont le mérite de clarifier les intentions du front antivote. Même s'il n'est qu'un élément d'un groupe de partis politiques qui prend part aux prochaines joutes électorales, il n'en demeure, pas moins qu'il est le seul à faire l'objet de pressions. Il faut, cependant, dire qu'il reste la seule menace sérieuse eu égard à la sympathie que lui témoignent beaucoup de citoyens. Ce qui explique, au demeurant, cet acharnement quasi quotidien à l'endroit de ses locaux et de ses candidats. Un acharnement accentué depuis que le FFS a confirmé sa participation définitive au scrutin lors de sa dernière sortie publique à Tazmalt. Parallèlement le mouvement citoyen réuni le même jour en faisait autant quant à sa détermination à faire avorter le scrutin des locales. En effet, pas moins de quatre locaux de ce parti ont, déjà, subi la furie qu'un responsable du FFS à Béjaïa décrivait comme «actes criminels commis consciemment par certains individus répondant aux ordres de forces occultes qui agissent dans l'ombre en exploitant l'ignorance d'une jeunesse avide de liberté, mais surtout manipulable». Il ne se passe pas un jour sans qu'un candidat soit intimidé ou qu'un local soit incendié et saccagé. Cette campagne d'intimidation et de pression, qui se fait de plus en plus violente, semble, a priori, être la seconde étape après les appels du pied faits au FFS et aux militants qui se sont portés sur ses listes afin de réviser leurs positions. Devant le silence du parti d'Aït Ahmed, qui s'est consacré à la confection de ses listes et à la mobilisation de sa base, un vent d'affolement a gagné les partisans du rejet qui radicalisent leurs discours avant de passer, comme l'explique ce militant, «à la vitesse supérieure avec l'utilisation de moyens, loin, très loin, d'être démocratiques». La «machine de guerre» contre le FFS est mise en branle à quelques jours du début de la campagne officielle. La tension monte chaque jour. Même si les ârchs se défendent d'être derrière ces actes de vandalisme nocturnes, il n'en demeure pas moins qu'ils sont directement montrés du doigt par le FFS qui, par la voix du responsable fédéral, M.Djamal Atta déclare: «Nous savons très bien qui est derrière ces actes criminels. Ce parti, dont je n'ose pas citer le nom, soutenu par ses alliés au pouvoir, milite contre la démocratie. Ceux qui appellent au boycott servent tout simplement les intérêts des généraux. Ils veulent le pouvoir local pour sauver le régime militaire qui sévit depuis 40 ans.» Avant d'ajouter: «Ils revendiquent le respect des libertés individuelles et collectives, et sur le terrain ils font exactement le contraire.» Au sein de l'opinion locale, c'est le scepticisme qui prend une ampleur jamais égalée. Avec la confirmation du «remake» du 30 mai c'est le scénario d'affrontement entre citoyens du même village, du même quartier qui est présentement redouté. Un climat d'insécurité est loin de rassurer les électeurs et les citoyens en général même dans leurs activités de tous les jours. A travers cette recrudescence d'actes criminels les observateurs parlent de tentatives de plonger la région de nouveau dans la violence. Pour bon nombre de citoyens, les délégués du mouvement citoyen doivent intervenir pour cesser cette menace préjudiciable aux traditions de la région et à son statut de bastion de la démocratie.