Etre responsable de Mobilis exige une «gouvernance particulière», a rappelé le ministre. Intervenant hier, sur les ondes de la Chaîne III, le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Hamid Bessalah, est revenu sur la démission du directeur général par intérim de Mobilis, Azouaou Mehmel. Il a qualifié de «secondaires» les arguments invoqués par la presse qui a lié cette démission à la réintégration de la fille du responsable de l'Ugta, Djenouhat. Pour lui, il s'agit d'une question de «compétence et de management». Etre responsable de Mobilis exige une «gouvernance particulière». Il rappelle dans ce sens que Mehmel assurait la direction par intérim: «Il y a certaines décisions qu'on n'a pas le droit de prendre lorsque nous avons ce statut», précise-t-il sans aller dans les détails. Apostrophé sur les raisons de cette démission, l'invité de l'émission «En toute franchise» parle de «motifs personnels». Bessalah qualifie Mehmel de «personnalité intègre qui a montré ses compétences en tant que technicien à Mobilis». Par ailleurs, M.Hamid Bessalah a souligné que le gouvernement considère les technologies de l'information et de la communication (TIC) comme un instrument vital dans la réalisation des grands projets de développement du pays. «Le gouvernement est convaincu que les TIC sont un instrument nécessaire et vital dans la réalisation des grands programmes et projets de développement.» Il ajoutera: «Nous sommes convaincus que toute politique de développement d'un pays ne peut se faire aujourd'hui sans l'utilisation des TIC.» Il a par ailleurs, souligné que l'Algérie oeuvre pour la modernisation de son administration, citant, dans ce cadre, le programme e-Algérie 2013. Le ministre a estimé, en outre, qu'il est «inacceptable» de continuer à fonctionner avec une Adsl à bas débit, assurant qu'Algérie Télécom est décidé à atteindre l'objectif de 6 millions de citoyens connectés à l'Internet avec un débit de 20 Méga dans les prochaines années. Dans un autre chapitre, le ministre a indiqué que le gouvernement n'a pas l'intention de pousser Orascom à quitter l'Algérie. Le problème de l'opérateur égyptien de téléphonie mobile n'est pas avec l'Etat mais avec le fisc. Il a tenu à dépolitiser «ce conflit», en précisant que les choses rentreront naturellement dans l'ordre, le jour où Orascom s'acquittera de ses redevances envers l'Etat et l'Arpt. Lors de la même émission à la radio, M.Bessalah a souligné que le gouvernement n'a reçu à ce jour aucun signe de la part d'Orascom, laissant croire une intention de cet opérateur, leader de la téléphonie mobile en Algérie, d'arrêter ses activités. «Je ne pense pas que les responsables d'Orascom ont le désir de quitter le pays», précise-t-il. Le 13 avril, Orascom, par le biais d'un communiqué de presse, avait annoncé avoir payé la dernière tranche de sa dette au fisc algérien, qui s'élève à 587 millions de dollars. Orascom Telecom Algérie a précisé avoir aussi payé 49 des 74 millions de dollars de pénalités. Selon lui, le sort des 25 millions de dollars restants sera décidé par la justice. Or, les choses se sont précipitées depuis. Le 15 avril, la Banque d'Algérie décide, à titre conservatoire, une mesure de suspension de toute domiciliation bancaire d'opération de commerce extérieur et/ou de transfert de fonds vers l'étranger, à l'encontre de l'opérateur égyptien. Cette décision se base sur plusieurs textes de loi, notamment l'ordonnance n°96-22 relative à la répression de l'infraction à la législation et à la réglementation des changes et des mouvements de capitaux de et vers l'étranger. La note relative à la mesure évoque aussi «des infractions de change constatées à ce jour». Le 21 avril, Naguib Sawiris, P-DG du groupe égyptien Orascom Telecom, a fait état de cette note à la Banque d'Algérie. L'on ignore, toutefois, si Orascom a émis des réserves à son sujet. Bessalah a conclu ce chapitre, en affirmant que si Orascom part «cela sera le résultat d'une décision propre à la boîte et ne résultera en aucun moment d'une quelconque pression exercée sur l'opérateur égyptien à partir de l'extérieur».