L'Algérie enregistre un déficit énorme en professionnels de comptabilité et assimilés, selon Mohamed Lamine Hamdi, président du Conseil de l'ordre des experts- comptables, des commissaires aux comptes et des comptables agréés. Intervenant, hier au cours d'une émission diffusée sur la Radio Chaîne II, M.Hamdi a indiqué que «sur 11.000 comptables et assimilés, 7000 seulement exercent leur profession». M.Hamdi a expliqué que les professionnels ne sont pas en nombre suffisant pour répondre aux sollicitations de 1,5 million d'entreprises existant sur le territoire national. L'invité de la Radio est, également, revenu sur la question de la formation des nouveaux diplômés. Dans ce sens, M.Hamdi a critiqué la qualité de l'encadrement. «La nouvelle génération est très peu encadrée», a-t-il déclaré. Il précise qu'«on ne dispose que de 500 à 700 experts-comptables pour encadrer près de 7000 jeunes stagiaires». L'hôte de la Chaîne II s'en est, également, pris aux dispositions du projet de loi censé réguler la profession. Tout en affirmant que le Conseil de l'ordre n'est pas contre la régulation de la profession, notre interlocuteur a déploré l'absence d'une étude préalable au lancement de la réforme de la corporation. Les griefs du Conseil de l'ordre sont de deux ordres. Il dénonce le dessein de mainmise du ministère des Finances sur la profession, et la volonté dissimulée d'ouvrir le secteur aux étrangers. Ce projet de loi sera étudié par l'APN dès aujourd'hui. De nombreuses critiques sont formulées. Elles concernent notamment les articles 5 et 7 du projet. L'article 5 institue auprès du Conseil national de la comptabilité plusieurs commissions. Ce qui est interprété comme une mise sous tutelle du ministère des Finances alors que la profession devrait rester indépendante. Les commissions prévues concernent l'agrément, la discipline et l'arbitrage, le contrôle de qualité ainsi que les diligences professionnelles. L'article 7 est plus explicite sur la vision du ministère. Nul expert-comptable, commissaire aux comptes ou comptable agréé ne peut être inscrit au tableau de l'Ordre national des experts-comptables de la Chambre nationale des commissaires aux comptes ou de l'Organisation nationale des comptables agréés, s'il n'a pas été au préalable agréé par le ministre chargé des Finances, est-il prévu dans le projet de loi.