Les trois mille propriétaires de bus privés doutent de l'efficacité de ce nouveau plan. La ville de Tizi Ouzou sera dotée d'un nouveau plan de transport à partir du mois de septembre prochain. A cet effet, les autorités concernées sont à pied d'oeuvre pour la réussite de ce projet qui s'est fait longtemps attendre. Cette nouvelle stratégie vise à alléger la pression causée par la circulation automobile. Elle a nécessité la construction de trois nouvelles gares intermédiaires situées aux trois entrées principales de la ville des Genêts. Ces stations accueilleront les véhicules de transport des 67 communes de la wilaya. Ce schéma qui prévoit trois stations intermédiaires compte accueillir quelque 3000 véhicules de transport entrant quotidiennement en ville. Pour ce faire, les services concernés ont prévu une gare à la sortie menant vers les communes littorales comme Tigzirt, Makouda, Iflissen, Mizrana, Ouaguenoun, Aït Aïssa Mimoun et Boudjima, une autre station érigée à la sortie vers Béni Douala touchant les daïras du versant sud-ouest à savoir, Ouadhias, Draâ El Mizan, Ouacifs, Aïn El Hammam et autres. Enfin, une autre gare de plus grande envergure est attendue à Oued Aïssi, localité située à 10 km de la ville de Tizi Ouzou. Elle desservira les communes du versant sud-est telles que Larbaâ Nath Irathen et Tizi Rached. Aussi, ces stations serviront d'escales pour les voyageurs qui devront, une fois sur place, prendre un autre type de transport. Les bus de l'entreprise de transport de la ville assureront la liaison vers la ville. Toutefois, en raison de sa supériorité démographique, la gare de Oued Aïssi sera reliée à Tizi Ouzou par voie ferrée. Toutefois, si ce nouveau plan a pour mission d'alléger les supplices des populations, il n'en demeure pas moins qu'il suscite des appréhensions. Tout d'abord, les citoyens qui ont déjà toutes les difficultés pour entrer en ville n'ont pas connaissance du mode de fonctionnement de cette nouvelle structuration. Pour la fluidité de la chaîne de transport, les initiateurs de ce plan ont prévu un modèle de fonctionnement très rigoureux. Les transporteurs disposent uniquement de 15 minutes avant de quitter la gare. Pour faciliter l'escale, ils ont également prévu une tarification symbolique à destination des voyageurs qui devront payer plus pour une même distance. Cependant, parallèlement à l'optimisme des autorités locales, les populations n'hésitent pas à manifester leur appréhension. Tandis que les transporteurs refusent de baisser leurs prix appliqués et doutent même de la réussite du système des 15 minutes imparties à chacun. Et pour cause. Le flux de voyageurs se concentre entre 6h30 et 8h et 16h et 17h30. Le reste de la journée, les voyageurs se font rares. En outre, la matinée, tous les voyageurs se dirigent vers la ville. De ce fait, au retour, les véhicules sont souvent vides et inversement les après-midi. Les voyageurs, de leur côté, refusent de payer plus pour ne pas risquer d'arriver en retard au travail en raison des escales. Ils estiment que le nombre de bus est insuffisant et si la flotte venait à être renforcée, le dense flux matinal provoquera des embouteillages énormes à l'intérieur de la ville. Enfin, notons que ce nouveau plan, bien qu'ambitieux, ne semble pas convaincre les populations qui redoutent la propagation de l'anarchie déjà régnante. Le manque d'information en direction des concernés est déjà un signe avant-coureur. Certains spécialistes préconisent, plutôt, pour désengorger la ville de Tizi Ouzou, la décentralisation de l'activité économique. La répartition équitable des richesses retiendra sans nul doute les gens en dehors de la ville de Tizi Ouzou, ce qui règlera durablement le problème.